A l'heure où cet article est rédigé, de nombreux pays pénalisent l'homosexualité et condamnent les LGBT à des peines allant de la prison à la peine de mort. Où en sommes-nous aujourd'hui dans certains pays d'Afrique ? découvrez-le ci-dessous.
Sommaire
L’idée de cet article m’est venue en lisant qu’au Malawi, des personnes de la communauté LGBT ont bravé les autorités en manifestant.
Certes ils n’étaient, selon les informations relayées, qu’une poignée, à peine 50, mais il faut comprendre que dans ce charmant pays d’Afrique de l’Est, d’ailleurs à majorité chrétienne, l’homosexualité est punie par la loi, jusqu’à 14 ans pour les hommes et 5 ans pour les femmes.Une distinction sexiste en plus d’une répression en raison de la sexualité, doux pays !
Cette distinction en raison du sexe qui pourrait apparaître favorable au sexe dit faible interroge : est-ce en raison du caractère considéré comme sacré de la semence mâle dont le gaspillage serait intolérable, ou en raison d’une moindre importance attribuée là encore aux femmes, même pour leur reprocher leur sexualité ?
Au Soudan, en application de la charia, les hommes étaient condamnés à mort dès le premier acte homosexuel, les femmes ayant droit pour les trois premiers rapports à 100 coups de fouet et à la condamnation à mort pour le quatrième... et ce jusqu’en 2020 !
Désormais les peines ne sont « plus que » de 5 ans de prison pour la première condamnation et 7 ans en cas de récidive.
Il reste des pays où la peine de mort reste prévue pour homosexualité et au moins 6 dans lesquels le risque qu’elle soit appliquée n’est pas exclu, notamment l’Iran qui l’a encore prouvé en ce début 2022...
Alors ce constat glaçant, même si des évolutions dans les faits ou dans les textes sont à saluer, m’a amené à vérifier ce qu’il en est dans mon pays, la France, patrie des Droits de l’homme...
Et là, un soulagement.
Contrairement aux idées reçues, en France, l’homosexualité n’a pas été dépénalisée en 1982, mais bien avant.
Revenons d’abord aux heures plus sombres, avec le crime de sodomie qui existait sous l’Ancien régime et qui, selon les termes du chercheur Regis Revenin ne ciblait pas que l’homosexualité mais « l’ensemble des actes sexuels sans visée procréative ».
En 1769, Claude Joseph de Ferriere donne cette définition de la luxure abominable qui mérite pour lui peine de mort :
On appelle luxure abominable celle qui consiste dans la bestialité, l’inceste, la sodomie, le commerce impudique des femmes luxuriant avec elles-mêmes, qui sont tous crimes exécrables qui proviennent de l’impiété et de l’irreligion et qui méritent peine de mort.
En France, les dernières victimes de cette pénalisation furent Jean Diot et Bruno Lenoir, étranglés et brûlés en place de Grève le 6 juillet 1750, après avoir été arrêtés pour sodomie sur la voie publique en janvier de la même année.
Une plaque existe devant le 67 rue Montorgueil à Paris, lieu de leur arrestation...
Dès 1791, les révolutionnaires ne mentionnent pas dans leurs lois pénales le crime de sodomie, dépénalisant de fait les rapports entre personnes de même sexe.
Quand on y réfléchit, très avant-gardiste de ne pas poursuivre les rapports entre personnes de même sexe à une époque où le rasoir du peuple n’avait guère le temps de chômer.
Un siècle et demi plus tard, le régime de Vichy va instaurer un délit pénal de relations homosexuelles pour les moins de 21 ans.
En clair, les relations hétérosexuelles ou homosexuelles sont alors autorisées pour les majeurs, mais la majorité sexuelle est fixée à 15 ans pour les rapports hétérosexuels et à 21 ans puis 18 ans à compter de 1974 pour ceux entre personnes de même sexe.
Cette loi, issue des heures sombres de notre histoire récente, n’a été abrogée qu’en 1982, hier quoi...
Voilà, j’aurais souhaité terminer cet article sur une note positive, mais même si la situation s’améliore au global, il reste des pays entiers où aimer peut s’avérer dangereux, exposant ici à la lapidation, là à des coups de fouet et ailleurs à la pendaison ou à la prison.
Simplement je suis fière d’être française, car même s’il faut se garder d’angélisme, notre pays a su depuis plus de deux siècles exclure que désirer une personne de même sexe puisse emmener en prison, malgré une rechute de 41 ans sous couvert de protéger les mineurs...
Restons vigilant(e)s, rien n’est gravé dans le marbre et certains discours politiques, même s’il peut être supposé qu’ils soient utilitaires et exclusivement dus à la volonté de récupérer des voix, font froid dans le dos quant à nos libertés ...
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