"Drive-Away Dolls" : un polar comique et lesbien assumé et hilarant
Le premier projet individuel d'Ethan Cohen, qui débarque au cinéma ce mercredi en prévision d'une trilogie, est un impressionnant voyage sur les routes à l'allure de thriller excentrique, avec Margaret Qualley en vedette. Cela représente notre favori de la semaine.
L'une est ouvertement lesbienne, tandis que l'autre se montre plus réservée. Dans "Drive-Away Dolls", un thriller extravagant qui sort ce mercredi, Jamie (jouée par Margaret Qualley), célèbre pour ses excès festifs, ne dissimule pas son orientation sexuelle. Cependant, elle a du mal à choisir ses partenaires, se retrouvant souvent avec des conquêtes peu compatibles, comme une policière grincheuse dont elle finit par se séparer de manière tumultueuse. Sa comparse, Marian (interprétée par Geraldine Viswanathan), est son opposé : d'une prudence extrême et cachant son homosexualité au point de paraître éternellement seule. Frappées par des déceptions amoureuses de natures différentes, ces deux New-Yorkaises décident de partir pour la Floride, dans la maison de la mère de Marian.
Leur périple prend une tournure inattendue quand elles découvrent que leur voiture de location contient des objets de grande valeur et d'origine douteuse, appartenant à un gang criminel qui se lance à leur poursuite. Malgré leur incompréhension face aux dangers qui les guettent, les deux amies, se découvrant mutuellement sur le plan émotionnel et sexuel, embarquent dans une aventure rocambolesque. En cours de route, elles rencontrent un assortiment de personnages hauts en couleur, incluant des escrocs maladroits, un sénateur corrompu et un groupe d'athlètes qui s'avéreront de précieux alliés…
Ce road-movie, exubérant et déchaîné, aussi indompté et drôle que l'une de ses protagonistes, joue habilement avec les conventions du film noir, des films de série B, et des œuvres de "sexploitation", les subvertissant joyeusement. "Drive-Away Dolls" saupoudre également, de façon sporadique, des éclats psychédéliques colorés qui rappellent les années 70. Ce film marque le premier projet solo d'Ethan Coen après avoir arrêté de co-réaliser avec son frère Joel, avec lequel il a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma américain grâce à des classiques inoubliables comme « Blood Simple », « Barton Fink », « Fargo », « The Big Lebowski », et « No Country for Old Men ».
Bien que ce film conserve l'esprit fantaisiste et original caractéristique des œuvres précédentes, il introduit un élément novateur : l'affirmation de l'identité sexuelle de ses protagonistes, d'autant plus marquée que "Drive-Away Dolls" est annoncé comme le premier volet d'une "trilogie lesbienne". Cette direction est en grande partie l'œuvre de Tricia Cook, collaboratrice de longue date des frères Coen et épouse du réalisateur, qui a joué un rôle clé en tant que co-scénariste, productrice et monteuse du film. Ouvertement queer, elle a été le moteur derrière l'idée d'un film lesbien décontracté et non militant, objectif qui semble pleinement atteint.
Matt Damon, Pedro Pascal, Miley Cyrus...
Ethan Coen, même sans la collaboration de son frère, excelle toujours dans la réalisation et la direction d'acteurs. Le film bénéficie de la participation de célébrités telles que Matt Damon, Pedro Pascal et Miley Cyrus, qui apportent leur talent dans des rôles secondaires marquants, ainsi que des visages bien connus de Hollywood qui enrichissent l'ensemble. Quant aux rôles principaux, Geraldine Viswanathan, déjà appréciée dans "Miracle Workers", incarne parfaitement une Marian extrêmement introvertie qui s'épanouit au fil du récit.
Mais la révélation du film est incontestablement Margaret Qualley. La descendante d'Andie MacDowell, qui s'est déjà distinguée dans des séries telles que « The Leftovers » et « Maid », ou encore dans le film de Claire Denis « Stars at Noon », s'impose avec éclat à l'écran dans ce rôle. Endossant le rôle d'une épicurienne new-yorkaise aux racines texanes, dont elle exagère l'accent avec une joie manifeste, elle brille par son interprétation tragi-comique, provoquant l'hilarité à chacune de ses interventions. Sa performance contribue significativement à ancrer le film dans une veine comique lesbienne : une réussite éclatante !
La bande annonce
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Audrey
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