The girls at the back
J’adore quand la vie met sur notre route de petites choses, dont le timing est particulièrement symbolique. Des « synchronicités », comme les appelle le psychiatre Jung, un mot que le dictionnaire officiel ne reconnaît pas officiellement, mais un mot très important dans mon dictionnaire à moi. Et pour moi, la série The girls at the back est une très belle synchronicité, puisque je l’ai découverte alors que je m’apprêtais à partir moi aussi, comme les personnages de l’émission, pour six jours loin de ma famille, pour le Salon du livre lesbien de Paris, mais aussi pour un premier moment seule avec moi-même depuis plus de onze ans, soit la naissance de mon premier enfant.
Sommaire
J’ai commencé la série sur Netflix par pur hasard. Je ne pourrais même pas dire ce qui m’a inspirée à lui donner une chance, car je n’en avais jamais entendu parler. L’image a attiré mon attention à cause des têtes rasées, je suppose. Je n’ai même pas lu le résumé. Je me suis lancée sans hésiter, sans réfléchir.
Et je suis tombée sous le charme dès les premières minutes. Malgré la traduction somme toute pas extraordinaire (c’est une production espagnole), j’ai été captivée dès que j’ai compris le scénario, absolument original. Je me suis tout de suite dit, « j’aurais dû y penser, j’aurais dû écrire un livre là-dessus, c’est trop bien pensé ».
Le résumé de la série
« Cinq femmes dans la trentaine, amies depuis la petite école, se rejoignent pour une semaine de vacances, comme elles le font à chaque année sans exception. Sauf que cette année, les circonstances sont un peu différentes, parce que l’une d’elle vient d’être diagnostiquée avec un cancer. »
La série débute donc avec les cinq femmes qui, chacune de leur côté, se rasent les cheveux. Par solidarité. Et pour brouiller les cartes des téléspectateurs bien entendu, puisque nous ne saurons pas avant la fin de la série laquelle des cinq a reçu ce diagnostic. Cela fait partie des règles du groupe justement, interdiction de mentionner ce mot pendant toute la semaine. Les autres règles sont dictées par un jeu dont le but est de les amener à sortir de leur zone de confort et à apprendre sur elles-mêmes. Dans une boite, chacune d’elles a inscrit une mission sur un petit morceau de papier. Chaque jour, un nouveau papier est sorti de la boîte, dictant aux cinq amies leur mission de la journée.
Je ne vous révélerai pas le contenu de la boîte, parce que je veux vous laisser le plaisir de les découvrir vous-mêmes, mais je peux au moins vous mentionner le premier papier, puisqu’il est la raison pour laquelle cette série a sa place sur ce magazine web. « Le faire avec une fille » est en effet la première mission sur la liste. Avec un seul des personnages qui s’identifie comme lesbienne, vous comprendrez que cette situation apportera son lot d’humour (très respectueux cependant !) mais aussi quelques moments assez romantiques aussi !
Les prochains défis sont dans la même veine, et font en sorte de rapprocher les amies encore plus qu’elles ne le sont déjà et de sortir certaines d’entre elles de leur zone de confort. Des défis qui devraient nous porter nous-mêmes, en tant que téléspectateurs, à réfléchir sur la façon dont on vit notre vie.
Les personnages
Les cinq personnages principaux de la série sont bien caractérisés, avec des personnalités bien distinctes malgré leur complicité évidente. Heureusement, car au début, c’est déstabilisant de reconnaître les différents personnages, à cause de leurs cheveux rasés qui leur donne une apparence similaire au premier coup d’œil.
Carol (Maria Rodriguez Soto) a une personnalité un peu plus terre-à-terre, mais elle sait aussi s’amuser au sein de ce groupe où elle se sent libre. On apprend pendant la série qu’elle est victime d’abus psychologique dans sa relation avec son mari, ce que ses amies ont appris à respecter sans trop la confronter, bien qu’elles soient visiblement préoccupées par cette situation.
Alma (Monica Miranda) est une femme lesbienne, influenceuse sur les réseaux sociaux, qui vit avec un grand niveau d’anxiété. Elle développe une très belle romance au fil de la série, même si la finale n’était pas à mon goût en tant que grande fan de happy end… Je l’ai trouvée très réaliste et attachante comme personnage.
Olga (Godeliv Van den Brandt) est à mes yeux une femme forte, mais parfois victime de sa propre personnalité puisqu’elle a du mal à se permettre des moments de vulnérabilité qui pourraient lui permettre de grands bonheurs. Sa relation avec les hommes est conflictuelle puisqu’elle ne se permet pas souvent de s’attacher, préférant passer au prochain numéro sur Tinder encore et encore. Ce voyage lui permet de se remettre en question, d’une façon qui en touchera plusieurs.
Leo (Miariona Terés) est la ronchonneuse du groupe. Son côté négatif est cependant attachant et apporte souvent de l’humour puisqu’elle fait bien réagir ses amies, qui aiment la taquiner à ce sujet. Elle boit énormément, mais on n’en sait pas assez sur cette habitude pour savoir si c’est vraiment de l’alcoolisme ou quelque chose de plus temporaire.
Sara (Itsaso Arana) est un de mes personnages préférés de la série, bien qu’il soit difficile d’en choisir une puisqu’elles ont toutes leur petit quelque chose qui les rend attachantes. Le premier défi du groupe, qui propose de vivre une aventure avec une femme, sera très déstabilisant pour elle, lui apportant des remises en question auxquelles on peut toutes s’identifier.
La bande annonce
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Karine Jetté
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