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| Alexia Damyl | Arts et Culture

Film LGBTQ : "Les crevettes pailletées" de Cédric Le Gallo

(Temps de lecture: 2 - 4 minutes)

 

Vous n'avez pas vu le film LGBTQ les crevettes pailletées ? Pas de souci, ce second volet est (relativement) indépendant et se comprend aisément sans connaître le film originel. Franchement différent du premier opus, il se laisse regarder comme on mange des chips de crevettes, sans faim. Si le film "Les crevettes pailletées" se voulait relativement léger, leur revanche gagne en profondeur, tout en restant très drôle. « La revanche des crevettes pailletées », un film émouvant qui aborde des sujets graves avec humour.

 

Le Synopsis

La suite des péripéties de l’équipe des Crevettes pailletées.

Alors qu’elles sont en route pour les Gay Games de Tokyo, les Crevettes Pailletées ratent leur correspondance et se retrouvent coincées au fin fond de la Russie, dans une région particulièrement homophobe…

Des crevettes pailletées ?

"Dans la crevette, le meilleur c'est la queue. Et avec des paillettes c'est encore mieux !" Voilà le slogan de l'équipe de water-polo qui représente la France au Gay Games. Autant dire qu'en deux phrases, le spectateur est… dans le bain ; un bain frais et plein de froufrous, sans toutefois basculer dans le cliché.

Dans le volet sorti en 2019, on découvrait un nageur foncièrement homophobe qui se retrouvait à entraîner cette folle équipe. Dans « La revanche des crevettes pailletées », la joyeuse bande quasi au complet embarque pour les Gay Games de Tokyo, et se retrouve coincée en Russie, où une foultitude d’aventures et de mésaventures les attend. Si les Crevettes s’étaient rendues à Athènes dans l’Antiquité, elles n’auraient pu mieux illustrer l’expression tomber de Charybde en Scylla.

Mon avis

Avant de donner mon avis, contrairement à ce que le sous-titre annonce, petit clin d’œil à ce casting qui a su se montrer solidaire du peuple ukrainien après avoir tourné une partie du film là-bas. Fin de la partie pathos de ce commentaire.

Le film commence on ne peut mieux pour la génération années 80 dont je fais partie : sur un air de Briney Spears et en tenue de Sailor Moon. L’entrée en matière est tout bonnement excellente !

Et puis… les ennuis commencent. Les crevettes pailletées se retrouvent confrontées à une haine totalement dépénalisée, à la violence de groupes nationalistes russes envers la communauté LGBT+, violence encouragée par un pouvoir inculquant à ses enfants que l’Occident est une terre de décadence.

Sans spoiler, le film aborde le sujet grave des thérapies de conversion et l’amène avec brio. J’avoue m’être peu penchée sur la thématique, la torture n’étant pas tout à fait ma tasse de thé. Eh bien, nous voilà, spectateurs dans une salle obscure, confrontés au paradigme de la psychologie selon lequel un comportement observable (ici le fait d’être homosexuel ou d’en guérir) serait conditionné par les mécanismes de réponse réflexe à un stimulus donné. J’ai cru me retrouver sur les bancs de la fac de psychologie face aux pauvres pigeons (sans mauvais jeu de mots) que le brave Skinner entraînaît à actionner un levier à coups de chocs électriques. Je n’en dis pas plus, si ce n’est que je n’ai su retenir mes larmes. Séquence émotion.

Pour conclure sur une note un peu plus funky, le film est truffé de références musicales qui prêtent à chanter, à rire ou à sourire. J’ai particulièrement adhéré à « Hommes je vous aime », version remise au goût du jour de la célèbre chanson de Julien Clerc. Et j’ai totalement fondu sur le générique de fin « Just for one day » de Bowie, un hymne à la pensée positive qui saura, j’en suis certaine, en inspirer plus d’un(e) dans la lutte contre les discriminations.

La bande annonce