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Les couples lesbiens et la question de l'argent !

(Temps de lecture: 2 - 4 minutes)

Les couples lesbiens et la question de l

En France particulièrement, il est malaisé de parler argent, revenus, comme une sorte de réminiscence d’héritage judéo-chrétien dans lequel le fait de posséder est plus symbole de pacte avec le Diable que de réussite à la force du mérite.

Pour autant, qu’en est-il du fonctionnement du couple autour de cette question qui va sous-tendre le quotidien ?

Et interrogation peu creusée, le sexe des protagonistes a-t-il une incidence ?

Alors, si une étude appelée la théorie du pot de yaourt a démontré que dans un couple hétérosexuel, la femme s’appauvrit au fil des ans par rapport à son conjoint, la question reste ouverte, s’agissant d’un couple de deux femmes.

Tout d’abord, selon les statistiques, une lesbienne ne gagne pas moins qu’une femme hétérosexuelle, presque au contraire.

Alors est-ce que parler de ce grand tabou qu’est l’argent serait plus aisé entre femmes ?

Selon certains témoignages, la différence réside surtout dans le fait que, détaché de rôle genré à tenir, lorsque deux femmes en couple parlent d’argent, elles ne parlent que d’argent et pas de la notion de pouvoir qui s’y rattache.

Gardons nous néanmoins de tout angélisme, certaines lesbiennes peuvent ne pas être insensibles au charme du portefeuille bien garni d’une future compagne, qu’elles auront noté avant même son tour de poitrine.

D’autres éprouveront de grandes difficultés à exhiber leur chéquier, une pudeur excessive les muselant au moment fatidique de l’addition.

La grande leçon des études parcourues permet de comprendre que les soucis pour adopter un comportement sain avec les finances dans un couple réside dans le rapport que chacune entretient avec ce mal nécessaire et que ce rapport-là, comme tant d’autres, provient de l’éducation.

De cette dernière découle à la fois le sens du partage et celui de l’équité pour diviser les dépenses en fonction des ressources de chacune, étant précise que le recours au compte-joint serait moins fréquent qu’en hétérosexualité.

Et puis compte-joint ne veut pas dire partage équitable puisque parfois, le compte n’est joint que parce que l’une l’alimente et l’autre le vide, ce qui est un conception originale de la mise en commun des dépenses.

Un dernier point sur une étude citée dans Libération il y a quelques années et qui annonçait une distorsion sur la situation économique des mères selon qu’elles vivaient avec une femme ou un homme.

Selon cette recherche, la naissance du premier enfant entraîne pour une femme en couple hétérosexuel une baisse de 20% des revenus alors que le salaire du père, (du moins du conjoint) n’est pas impacté.

Dans un couple lesbien, la baisse pour la mère est de « seulement » 10% et pour sa compagne de 5%, donc une preuve d’implication pour cette dernière, supérieure à celle d’un homme. Raison culturelle ou innée, la question reste posée...

Autre particularité notable, cette perte de revenu persiste plus de 5 ans dans les couples hétérosexuels alors qu’elle s’efface peu à peu dans les couples lesbiens.

Inutile de blâmer l’absence de congé paternité, le cas de la Norvège, plutôt avant-gardiste en la matière, a démontré que ce type de congé ne changeait rien sur la perte de revenu de la mère et les conséquences pour le père de famille.

Une double conclusion s’impose donc : l’arrivée d’un enfant est une source de richesse tout sauf financière et les couples lesbiens sont plus égalitaires, ce qui permet d’estomper l’effet de l’heureux événement sur les revenus...

Mais ça, ce n’est pas vraiment un scoop !