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| Elodie | Billets d'humeur

Suis-je transgenre ? Je suis une fille qui aime les filles, mais je ne me sens pas "femme"

(Temps de lecture: 4 - 8 minutes)

Suis-je transgenre ? Je suis une fille qui aime les filles, mais je ne me sens pas "femme"

"Je suis une fille qui aime les filles, mais en réalité, ne suis-je pas plutôt transgenre ? Mon témoignage et mes conseils pour celles qui se posent des questions similaires."

Je m'appelle Elodie, j'ai 22 ans et il y a encore quelques années, je m'interrogeais sur ma sexualité, mon genre et si je devais débuter une transition pour devenir un garçon. J'ai découvert mon attirance pour les femmes quand j'avais 13 ans et ai appris à m'accepter en tant que lesbienne jusqu'à l'âge de 17 ans. Cependant, en traînant sur les réseaux sociaux et en parcourant plusieurs sites LGBT, cette acceptation a soulevé des questions sur mon identité de genre. Je me suis souvent demandée si mon attirance pour les femmes signifiait que je pouvais être une femme dans le "mauvais corps" comme on dit, ou plus simplement, si j'étais un homme transgenre. Ces questionnements ont engendré une période de confusion et d'incertitude dans ma vie, où j'ai cherché à comprendre qui j'étais vraiment et comment je m'identifiais. À travers ce témoignage, je souhaite partager mon expérience personnelle et mon cheminement pour trouver ma véritable identité.

Sommaire

Découvrir mon attirance pour les femmes

Au cours de mon adolescence, j'ai commencé à ressentir une attirance pour les femmes qui se différenciait de celle que j'éprouvais pour les hommes. Mes premières expériences amoureuses avec des femmes ont été à la fois excitantes et troublantes comme ça peut l'être quand on est une jeune ado, car elles ne correspondaient pas à ce que la société attendait de moi. J'ai dû faire face à des sentiments de confusion et de peur, tout en essayant de comprendre ce que cela signifiait pour mon identité.

Au fil des années et grâce à des séries télés ou encore des films, j'ai appris à accepter et assumer mon orientation sexuelle en tant que lesbienne. J'ai réalisé que mon attirance pour les femmes faisait partie intégrante de mon identité et que cela ne devait pas être une source de honte ou de peur, mais au fil des années, des doutes ont commencé à m'envahir.

Ma confusion entre orientation sexuelle et identité de genre

Au cours de mon parcours, j'ai traversé une période de doutes. Je me suis demandée si je n'étais pas transgenre. Je me suis interrogée sur les raisons pour lesquelles je me sentais attirée par les femmes et si cela signifiait qu'en réalité je me sentais, au fond de moi, homme.

Ce questionnement a été douloureux et déstabilisant, car il m'a conduite à remettre en cause tout mon identité et mon orientation sexuelle. Etais-je une femme lesbienne, ou un homme dans le "mauvais corps" et donc hétérosexuel ? Si tel était le cas, si j'étais un homme dans le mauvais corps, tout mon cheminement pour m'assumer lesbienne ne valait plus rien, car au final, j'aurai été plus "normale" si ce questionnement se justifiait.

Je voyais là une sorte d'échappatoire à mes angoisses, notamment parce que je faisais régulièrement face à la lesbophobie. Si je devenais un homme hétéro, alors tous mes questionnements s'évaporeraient, mais était-ce vraiment la solution à tous mes maux ?

En réalité, je ne savais pas ce que signifiait "se sentir homme" ou "se sentir femme"

Et aujourd'hui, je ne le sais toujours pas. Est-ce qu'on se sent homme parce qu'on préfère jouer au foot au lieu de faire la cuisine ? Est-ce qu'on se sent femme parce qu'on aime mettre des robes et du vernis à ongle ? Ces questions peuvent paraître stupides, et j'ai compris qu'elles étaient surtout liées aux stéréotypes de genre qui sont étrangement davantage véhiculés dans la communauté trans que je fréquentais puisque les femmes trans s'avéraient encore plus féminines que les femmes lesbiennes ou hétérosexuelles.

J'ai cherché des réponses partout sur la toile, auprès de professionnels de la santé mentale et de la communauté LGBT pour mieux comprendre ce que signifiait "se sentir homme" ou "se sentir femme" et encore aujourd'hui, je n'ai pas de réponse.

Néanmoins, au fil de mes recherches et de mes discussions avec des personnes qui ont vécu des expériences similaires, j'ai compris que l'orientation sexuelle et l'identité de genre sont deux concepts distincts. Aimer les femmes en tant que femme ne signifie pas forcément que l'on est un homme dans le mauvais corps ou que l'on souhaite changer de sexe. Mon attirance pour les femmes est simplement une composante de mon orientation sexuelle, tandis que mon identité de genre, c'est-à-dire la façon dont je me perçois et me ressens en tant que femme, reste inchangée, même si je ne peux pas clairement définir ce que signifie "se sentir femme". L'aide psychologique que j'ai reçu m'a aussi permis d'en apprendre plus sur les dangers de la transition et ses effets irréversibles quand on s'engage sur cette voie. Et clairement, je n'étais pas prête à affronter ça !

Quels sont les dangers de la transition ?

On m'a expliqué que la transition se décomposait généralement en deux traitements : médicaux (hormonothérapie) et chirurgicaux (chirurgies de réassignation sexuelle), et que ces traitements apportaient leurs lots de risques comme tout traitement médical ou intervention chirurgicale. Ces risques peuvent inclure des réactions allergiques, des infections, des complications liées à l'anesthésie, des cicatrices, ou encore des résultats inattendus ou insatisfaisants qui sont parfois irréversibles, comme la perte de sensibilité au niveau des organes sexuels.

La transition peut également présenter des défis psychologiques et émotionnels. Le processus peut être long, coûteux et émotionnellement éprouvant. Les personnes qui entreprennent une transition sont très souvent confrontées à des sentiments de dépression, d'anxiété, ou de stress liés à leur identité de genre et aux changements qu'ils vivent. Sans oublier que les personnes transgenres doivent aussi faire face à la stigmatisation et à la discrimination, tant au sein de leur famille et de leur cercle social qu'au niveau professionnel. Ca inclut la difficulté à trouver un emploi, le harcèlement au travail, l'exclusion sociale, ou encore la violence physique et verbale.

Les ressources qui m'ont aidée

Dans ma quête de réponses, j'ai consulté plusieurs ressources en ligne et groupes de discussions pour trouver du soutien. Ces groupes m'ont aidé à mieux comprendre les différents aspects de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle. J'ai parlé avec des femmes lesbiennes qui traversent des questionnements similaires et elles m'ont aidé à comprendre qu'au final, j'étais simplement non-genrée ou d'après le jargon LGBT : non binaire. Je n'avais pas de problème à accepter mon corps puisque cette question n'était pas existentielle. Je ne pouvais pas dire si j'aimais ma poitrine ou si je ne l'aimais pas. Ma poitrine était là depuis toujours et ne me dérangeait pas outre mesure. Elles m'ont demandé si j'avais un problème à avoir un vagin, si j'avais envie ou besoin d'avoir un pénis, et là encore, cette question qui peut paraître banale ou étrange me laissait indifférente. J'ai compris que les réseaux que je fréquentais m'avaient simplement mal influencé et amené à me poser des questions qui n'étaient pas nécessaires et qui ne rendraient pas ma vie meilleure ou plus agréable, au contraire.

J'ai également eu des échanges avec une psychologue qui m'a permis d'exprimer mes doutes et mes craintes quant à la lesbophobie que je vivais. J'ai reçu des conseils adaptés à ma situation. Par ailleurs, j'ai pu aussi écouté des témoignages de personnes qui ont transitionné ou dé-transitionné, ces vidéos dans lesquelles iels partagent leurs expériences, leurs réflexions sur leur propre parcours, leurs joies, leurs peines, leurs réussites ou leurs regrets, m'ont beaucoup aidé à trouver mes réponses, à mieux saisir la distinction entre l'identité de genre et l'orientation sexuelle et à réaliser que mon attirance pour les femmes ne signifiait pas que je me sentais homme. Ces conclusions étaient essentielles pour me rassurer et me permettre d'accepter pleinement mon identité en tant que femme un brin masculine qui aime les femmes mais qui n'est pas un homme.

 


Ajout de la rédaction

Témoignage d'une transition

Témoignage d'une détransition

Les dangers des traitements hormonaux sans suivi médical

Il est important de souligner que les traitements hormonaux, bien que parfois nécessaires pour certaines personnes transgenres, peuvent présenter des risques s'ils sont pris sans suivi médical approprié. L'automédication et la prise d'hormones sans l'avis d'un professionnel de santé peuvent entraîner des complications graves pour votre santé physique et mentale.

Dans certains cas, la prise d'hormones sans suivi médical approprié peut provoquer des catastrophes chez les jeunes enfants, notamment en perturbant leur développement et en entraînant des problèmes de santé à long terme. Il est crucial de ne jamais donner de traitement hormonal à un enfant sans l'avis et le suivi d'un médecin spécialisé dans ce domaine.

Si vous pensez avoir besoin d'un traitement hormonal pour votre transition, il est essentiel de consulter un médecin spécialisé dans la prise en charge des personnes transgenres. Ils pourront évaluer votre situation, vous informer sur les avantages et les inconvénients de ces traitements et vous orienter vers un parcours de soins adapté à vos besoins. Un suivi médical approprié est la clé pour garantir votre bien-être et minimiser les risques liés aux traitements hormonaux.

T ou pas T
1 year ago
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Bonjour Elodie

Je suis Bruna femme tranqenre hormonée. En premier lieu OUI il faut suivre un parcours médicalisé et non aller sur le net pour se procurer des hormones, comme tous produits médicaux vendus sur le net, la plus part sont des contrefaçons avec n'importe quoi dedans. Et puis il faut adapter tes hormones nous ne sommes pas toutes pareilles et notre corps réagis différemment. BRAVO DE LE DIRE;

Alors comme toi j'ai eu du questionnement ado, non pas pour mon attirance pour les garçons mais pour celle envers l'habit féminin. Je faisais aussi l'amalgame de porter des vetements féminin et d'être homo. c'était dans les années 70; De la campagne j'ai découvert le mot travestie qui j'ai cru longtemps était ma qualification. Puis mon questionnement et envie revenait toujours même après des périodes de doutes ou de rejets, le mot transsexuelle est apparu mais là pareil, pourquoi ce mot sexe je ne sens pas femme pour le sexe c'est pas cela qui me qualifie, Je me sens femme point. Pour enfin que transgenre soit mis en avant et là le déclic se fait oui je suis Trans et mon genre est femme, sans le mot sexe. Et comme toi j'ai compris que le genre ou l'attirance sont 2 choses différentes. Comme je disais au spy vers lequel je me suis tournée pour commencer mon parcours hormonal, pour bien se construire il faut être comme un pavillon: on fait des plans (ou on se cherche on se questionne pour nous trans ou lesbienne) puis une fois que tout est en ordre que les fondations sont solide on monte les murs. Sans fondations solide on peut monter les murs et arrivé à la toiture tout se casse la gueule. Se chercher , se questionner, c 'est se comprendre et peu importe le temps que cela mettra. Une fois compris qui on est, là la force est en nous et face au monde extérieur on est prête. je ne dis pas que c'est facile mais pour moi je peux être Bruna en toute simplicité et toute en force, je peux sortir la tête haute et droite dans mes bottes . Bon chemin à toi Elodie

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