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| Liv Land | Billets d'humeur

Quand les femmes empruntent les travers des hommes

(Temps de lecture: 2 - 3 minutes)

Quand les femmes empruntent les travers des hommes

Ne vous êtes-vous jamais interrogé sur la propension de certaines femmes, notamment lesbiennes, à utiliser un langage familier voire ordurier, mais curieusement masculin ?

J’ai pour ma part halluciné en entendant une jeune demoiselle, extrêmement féminine d’apparence, balancer un « je m’en bats les couilles ».

Outre le caractère ordurier du propos, il est aisément constatable que cela s’avère dans cette hypothèse biologiquement impossible. Manquerait-elle à ce point d’imagination ou de connaissances en anatomie pour ne pas pouvoir féminiser son irritation ? « Je m’en bats les ovaires » pourrait tout à fait convenir.

Pourquoi cette volonté de reprendre les codes d’une société patriarcale, ce qui apparaît comme une façon d’accepter une supériorité des hommes ?

Les mêmes femmes qui entendent en façade se libérer de ce carcan et de cet atavisme se contentent en réalité de copier, ce qui dénote une adhésion sans doute inconsciente mais en tous cas incohérente avec les idées défendues.

Comme si revendiquer « en avoir » pouvait permettre en quelque sorte de se propulser du côté de ceux qui ont du pouvoir. Le sacro-saint pénis serait si incontournable que certaines agissent comme si elles regrettaient son absence ?

Il est permis de se le demander quand certaines lesbiennes en viennent à déclarer qu’une femme qu’elles viennent de rencontrer serait « bandante ».

Outre le fait que cela a pour effet de reléguer la femme à l’état d’objet, cela démontre, s’il en était besoin, que certaines femmes sont plus misogynes que leurs homologues masculins. Alors certes, cette fois, physiologiquement, rien d’impossible, la zone du clitoris, autrement mieux innervée que celle du gland masculin, est capable d’érection en cas d’excitation, mais je doute que l’idée soit celle-là.

Il s’agit sans doute plutôt de reprendre les codes masculins pour mettre plus de vulgarité ou essayer de rivaliser avec les hommes.

Cela me fait bondir.

Si les sentiments humains peuvent être semblables, le désir d’une femme ne se manifeste pas en sentant ses organes se gorger de sang.

Je préfère largement les propos d’une de mes amies de virées du temps de la fac qui pouvait crûment accuser sa compagne de mouiller sa culotte au concert de sa chanteuse favorite. Certes, le propos n’est pas des plus délicats, mais au moins, il ne concerne que la personne qui ressent un trouble à la vue d’un autre être qu’elle ne choséifie pas par la même occasion.

Chaque insulte empruntée au masculin démontre que la route est encore longue pour que certaines cessent de considérer qu’être de sexe masculin présenterait un avantage tel qu’elles souhaitent s’identifier à cet idéal mâle.

Et cerise sur le gâteau, certaines femmes se signalent par des doigts d’honneur, ce qui représente une hérésie surtout pour des lesbiennes. En effet, il s’agit de l’un des gestes d’insultes les plus anciens : le majeur est le pénis et les doigts recourbés de chaque côté sont les testicules. Il s’agit donc du geste phallique le plus caractéristique !

Alors mesdames, un peu d’imagination, battez-vous-en les ovaires, les seins, dites que cette bimbo vous déclenche les chutes du Niagara dans la culotte et laissez aux testostéronés le majeur en l’air !