Juste une nuit
Le synopsis
Fereshteh doit cacher son bébé illégitime pendant une nuit à ses parents qui lui rendent une visite surprise. Son amie Atefeh l'aide. Elles se lancent dans une odyssée au cours de laquelle elles doivent soigneusement choisir qui sont leurs alliés.
Mon avis
Un film bouleversant, filmé au plus près de l’angoisse d’une presque enfant, étudiante, déjà mère élevant clandestinement sa petite fille qu’elle adore.
En Iran, où la parole d’une femme devant un tribunal a moitié moins de valeur que celle d’un homme, elle n’a pas même osé révéler à ses propres parents l’existence de cette enfant. Alors quand ils téléphonent en s’annonçant pour le soir-même, un branle-bas de combat s’amorce .
Voilà notre pseudo-étudiante, en fait mère et salariée, contrainte de déménager l’ensemble des effets du bébé et l’enfant elle-même.
Le film nous permet de nous immerger dans les méandres d’une société iranienne dans laquelle une femme seule avec un enfant ne peut louer une chambre d’hôtel pour la nuit, dans laquelle si une femme est convaincue du crime de « zina » (adultère retenu quand le père de l’enfant n’est pas identifié) elle risque la lapidation. Le simple fait d’avoir des relations sexuelles hors mariage expose les contrevenants à cent coups de fouet, sans parler du crime d’honneur très peu sanctionné : un homme ayant tué sa fille n’a écopé que de neuf ans de prison.
Ce film aborde sans lourdeur les hérésies et l’hypocrisie de cette société archaïque et les raisons de l’asservissement des femmes. De la voisine qui avant de répondre à une demande de service anodine doit obtenir l’aval de son mari, à ce médecin de trente ans son aîné qui lui marchande son silence en échange de ce qu’il nomme de la tendresse, beurk.
Le portrait des hommes n’en sort guère grandi tant ils semblent piégés par cette chape de plomb donc lâches ou prêts à en profiter pour obtenir des faveurs, pourtant non conformes aux valeurs inculquées par la terreur par le régime des mollahs.
Il y a une exception notable, de la part d’un type altruiste et désintéressé.
Au final, une seule impression me reste de ce film, celle d’un immense gâchis de plusieurs vies, celle de cette jeune femme, mère trop tôt, la contraception étant illégale, celle du géniteur de l’enfant effrayé du choix de son amante de garder l’enfant et des conséquences de ce choix, et même la meilleure amie n’y pourra pas grand chose...
Alors la meilleure option est celle de se rebeller contre des règles iniques et d’assumer ses choix aux yeux du monde !
La bande annonce
— Contribuez à notre magazine participatif —
Vous souhaitez écrire un ou plusieurs articles pour notre site ? Le Lesbia Magazine est un média libre et indépendant souhaitant porter toutes les voix de la diversité au féminin.
Envoyez-nous dès à présent votre sujet d'article via notre page de contact, nous reviendrons vers vous dans les meilleurs délais.
Liv Land
-
Le mois des fiertés, c’est aussi au cinéma
-
Tomboy : un thriller hollywoodien avec Michelle Rodriguez et Sigourney Weaver
-
Deadloch, la série la plus gay de l’année !
-
"GAP" la première série lesbienne thaïlandaise
-
"Lesbiana - Le film d'une "Révolution Parallèle" de Myriam Fougère
-
"Blank" une série lesbienne produite par... la thaïlande !
-
Bordeline : un film et une immersion dans la maladie mentale
-
The girls at the back
-
Hoshi, une étoile couleur Amour
-
"Drive-Away Dolls" : un polar comique et lesbien assumé et hilarant
Pour participer au Mag, lisez cet article