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Barbie, le film, une comédie américaine moins superficielle qu’il n’y paraît

(Temps de lecture: 2 - 3 minutes)

Barbie, le film, une comédie américaine moins superficielle qu’il n’y paraît

Une fable déjantée

Barbie, d’aucuns vous diront qu’il s’agit d’une machine américaine juste bonne à faire du fric, et d’autres qu’après un début sucré à l’écœurement, le film est beaucoup moins innocent et rétrograde que l’affiche le laissait supposer.

Barbieland ou le rêve de toute petite fille, l’endroit où elle peut imaginer effectuer tout métier et exercer toute fonction qu’elle souhaite. D’ailleurs n’est-il pas frappant que la poupée Barbie ait été créée avant celle de Ken - qui m’a toujours paru représenter plus un faire-valoir que véritablement un personnage à part entière ?

Alors Barbie vit à BarbieLand et ne connaît aucun problème existentiel avant que de drôles de pensées sur la mort ne viennent perturber son train-train idyllique, et soudain la voilà affublée de soucis physiques mettant à mal sa perfection.

Synopsis

À BarbieLand, vous êtes un être parfait dans un monde parfait. Sauf si vous êtes en crise existentielle, ou si vous êtes Ken.

Mon avis

Autant être franche, pendant les vingt premières minutes du film qui servent surtout à poser le cadre et les personnages, j’ai regretté, malgré une météo maussade, de n’avoir pas déposé les enfants et d’en profiter pour jouer à d’autres jeux d’adultes...

Persévérer est rarement une erreur sauf s’il s’agit de l’erreur elle-même, car ensuite le film se poursuit sur un mode déjanté que j’ai beaucoup apprécié.

Je comprends que le terme de féminisme ait été employé à propos de ce film, dans lequel si Barbie se confronte à notre monde (qu’elle croit d’ailleurs parfait pour la place de choix laissée aux femmes) pour des motifs d’une futilité manifeste, elle ne tarde pas à vouloir aider une humaine en lui montrant le monde idéal de BarbieLand. Entre-temps, Ken a découvert le patriarcat et les chevaux et tout risque d’imploser ! Surtout quand sa « Villa Casa Mojo Dojo », cette sorte de dreamhouse version phallocrate, devient le jouet que les gamins du real world s’arrachent.

Alors non, le film ne va pas réjouir les féministes, car un peu manichéen, mais à mon sens, tel n’était pas son propos ou pas seulement. Sans doute est-il plus là pour dénoncer, certes, le regard des hommes sur les femmes et le plafond de verre ressenti par certaines, mais surtout pour rappeler que le projet de la créatrice était de prouver que Barbie, donc les femmes, pouvaient accéder à tout, y compris à la présidence.

Points forts du film : les répliques savoureuses, drôles et décalées à l’image du film qui ne révolutionnera pas la société, ont le mérite de tourner en ridicule le patriarcat en sa forme la plus débile.

Mention particulière aux acteurs : Margot Robbie est excellente en Barbie moins superficielle qu’il y paraît et contente finalement de sa cellulite, et Ryan Gossling s’amuse beaucoup à jouer un Ken lassé d’être juste Ken. Ses filles de 7 et 8 ans ont du kiffer le film.

La Barbie du film qui n’a pas de vagin, ainsi qu’elle le rappelle à des ouvriers excités par sa plastique, serait-elle du quatrième sexe ?

Pour conclure, que votre placard ou celui de votre mère déborde ou non de poupées éponymes, collector ou non, prenez un bain de fraîcheur et de comique par l’absurde tout en vous régalant des références cachées, en un mot, foncez !

La bande annonce