Le couple, construction ou phénomène naturel ?
Image tirée de la série "South of Nowhere"
La question qui m’a donné envie d’écrire cet article est la suivante : Pourquoi les franges de la population qui revendiquent une différence, comme les homosexuels, calquent-ils ou elles leurs comportements en matière de couples sur les hétéros ?
Faut-il y discerner une inclination naturelle ou notre façon de nous comporter nous serait-elle dictée par la société ?
Alors je suis allée enquêter sur des forums de philosophie et des précis de sociologie pour essayer de m’imprégner de la substantifique moëlle de laquelle je pourrais extirper un début de réponse.
Le sujet est ardu et surtout polémique
Je suis à peu près convaincue de n’avoir à gagner à ce jeu des questions-réponses sur cet épineux sujet que quelques volées de bois vert. Qu’à cela ne tienne. Le cuir est épais et l’habitude de mettre les pieds dans le plat enracinée. Je vais y apporter mon propre et modeste éclairage.
Au début était le Big Bang ou Adam et Eve, chacun ses croyances ou ses idées. Non je déconne, je ne vais pas vous raconter la genèse de la Terre. Juste pour déterminer si la façon de vivre la plus répandue est naturelle, il convient de se référer au règne animal. N’oublions pas que l’être humain est un mammifère qui, certes marche debout, mais un mammifère tout de même. Donc qu’en est-il dans la nature de la manière d’envisager les relations ? En meute, en couple, fidèles ou non, les animaux ont des comportements très divers.
Donc aucune possibilité de se fonder sur cette composante pour définir ce qui serait naturel pour l’être humain. De la même façon, dans l’Histoire, certaines sociétés étaient matriarcales, d’autres patriarcales, d’autres très démocratiques tels les Grecs, avec des mœurs qui seraient aujourd’hui qualifiées de très libres.
Dès lors, force est de constater que le mode de vie le plus répandu dans nos sociétés occidentales à savoir une cellule familiale composée d’un couple et leurs éventuels enfants ne relèverait pas du naturel. Il serait au contraire dicté par les règles sociétales et à la base de celles-ci la nécessité de tracer et de maîtriser la natalité. Si chaque humain doit, avant de se reproduire, choisir un ou une partenaire, cela permet de connaître les géniteurs de ces enfants et donc les responsables de ces bouches à nourrir.
De là, s’ensuit la nécessité de fidélité, particulièrement celle de la femme qui, elle, accouche. En effet, la maternité est toujours certaine, la paternité en aucune façon puisque seule la fidélité ou du moins son assurance certifie que le partenaire habituel est bien le fournisseur du gamète qui a entraîné la fécondation.
D’où l’interdiction de l’adultère, plus sévèrement réprimé à l’égard des femmes (le régime de Vichy prévoyait deux ans d’emprisonnement pour un adultère de Madame, quand celui de Monsieur n’était passible que d’une amende et encore seulement s’il entretenait sa concubine au domicile conjugal)
Le mariage est d’ailleurs destiné à bien ancrer, y compris dans la cérémonie d’enterrement de vie de jeune fille ou de garçon, et le passage où le Maire le rappelle, cette obligation, avec le secours et l’assistance.
Alors pourquoi, à l’heure où la science permet à elle seule à des homosexuel(le)s de pouvoir donner la vie et où le mariage et les relations physiques entre personnes de sexe différent ne sont plus un préambule indispensable, existe-t-il une telle soif de respectabilité ou une volonté de rentrer dans le rang pour celles et ceux qui, par ailleurs, peuvent défendre pas à pas et à juste titre, leur droit de vivre et d’aimer différemment ? S’agit-il d’une volonté de porter à pleines mains l’étendard d’un amour qui démontrerait que l’homosexualité n’est pas que sexuelle et que cela ne se résume pas à des histoires de cul ?
Comme si le mariage était toujours la garantie, le gage d’un amour, alors qu’il est pluriel. Signe d’un engagement sincère, revendiqué aux yeux de tous, pourquoi pas, mais parfois volonté de ficeler quelqu’un d’autre à son propre destin. Ne parle-t-on pas de se passer la corde au cou ?
Pourtant, comme le chantait si bien Brassens, « Ne mettons pas nos noms au bas d’un parchemin » dans ce petit bijou de poésie joliment intitulé La non demande en mariage…
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