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La situation des femmes en Iran

(Temps de lecture: 2 - 4 minutes)
La situation des femmes en Iran
Photo AFP

Quand les médias ont commencé à nous montrer les manifestations iraniennes de ce mois de septembre 2022, beaucoup d’entre nous se sont interrogés. Comment un pays où l’épouse du Chah d’Iran était vêtue à l’occidentale des années auparavant avait-il pu sombrer dans un tel obscurantisme ?
Car le meurtre de la jeune Zhina Masha Amini, coupable du crime terrible de port imparfait de voile, ne doit pas masquer que ce pays a pu constituer un précurseur en Orient en matière de reconnaissance des droits des femmes.

Un peu d’histoire tout d’abord

Reza Shah Pahlavi, dans les années 20, va profiter des tentatives antagonistes des Britanniques et des Russes de s’emparer de la Perse pour prendre le pouvoir. Utilisé par ces deux grandes puissances, il va les mystifier et réussir à s’imposer au détriment de la dynastie Qajars pourtant en place depuis 1795.

Le hijab, considéré comme rétrograde (en voilà une idée qu’elle était bonne), est alors interdit dans les lieux publics dès 1936, ainsi que les vêtements religieux pour les hommes. L’école ne fait plus de distinction entre garçons et filles et les premières femmes font leur entrée à l’université de Téhéran.

Il faudra quand même attendre 1963 pour le droit de vote des femmes, guère plus tard qu’en France !

Et puis vint le temps de la Révolution religieuse, (deux mots qui ensemble constituent une hérésie, non ?) qui serait liée à la fois à un régime autocratique et à une occidentalisation trop rapide. Puis les Gardiens de la Révolution et Khomeini vont établir une république islamique, avec une ligne dure qui va reléguer les femmes à la catégorie des vaches à lait : elles n’ont plus de droits, y compris à l’égard de leurs enfants, à part celui de les allaiter.

L’arrivée d’Ebrahim Raïssi, en août 2021 a permis de découvrir qu’existait pire que son prédécesseur Rohani.

Désormais, cet ancien procureur, associé à de nombreuses exécutions de détenus marxistes ou de gauche en 1988, peut imposer des lois ciblant en premier lieu les femmes.
Ainsi le port du hijab est obligatoire dans les lieux publics pour toutes les femmes à partir de neuf ans. Elles sont désormais soumises à la charia et doivent porter des vêtements amples. Une police d’orientation ou police des mœurs est mise en place pour contrôler le respect de la loi islamique.

Estimant que les atteintes répétées à la loi sur le voile, quand par exemple comble d’érotisme déplacé, une mèche de cheveux s’en évade, font la promotion organisée de la corruption morale, Ebrahim Raïssi va accentuer la pression ou plutôt répression.  Le 5 juillet 2022, il va demander que la loi de 2005 soit appliquée sévèrement et notamment qu’en plus des cheveux, le hijab couvre le cou et les épaules. Les contrevenantes, courageuses, sont traquées y compris par système de vidéosurveillance, et arrêtées, emprisonnées ou flagellées !

Alors ce meurtre est sans doute celui de trop, celui qui va entraîner cette révolte sans précédent et au péril de leurs vies de ces femmes brûlant leur voile en pleine rue, jetant hors de l’université cet homme qui entend les maintenir sous la férule de ce Guide suprême.

Et pour la première fois, les hommes ou du moins certains d’entre eux se lèvent à leurs côtés contre ces règles imbéciles et liberticides, sous prétexte pour certaines plus de répression que de religion, plus d’anti-occident que de pseudo-pureté ...
J’admire nos sœurs iraniennes, mais je tremble pour elles dans un pays où les Droits de l’homme semblent être un gros mot !

Savez-vous que dans ce pays, le sort de nos amis les bêtes n’est pas plus enviable : alors que la famille royale avait des chiens comme animaux de compagnie et qu’une loi sur le bien-être animal avait été adoptée en 1948, désormais promener son chien dans un parc est considéré comme un crime !

Raison officielle, la protection du public et en vrai, une volonté de mettre fin à une habitude soi-disant trop occidentale...
Même les chats, pourtant persans, sont dans le viseur dans leur propre patrie ! 

On marche sur la tête et dire que le prophète Mahomet lui-même recommandait de traiter avec bonté tous les animaux, et qu’il appréciait particulièrement les chats !
Une leçon à tirer de tout ça : ne jamais rien considérer comme acquis en matière de libertés individuelles !