Les débats enflamment et les échanges passionnés s'intensifient autour de cette question, qui m'intrigue énormément. Nous savons tous ce que cela signifie : se sentir épuisé, en colère, affamé, sale après avoir travaillé dans le jardin toute la journée ou complètement ivre après avoir abusé de la Margarita. Dans ces situations, il y a une relation de cause à effet évidente. Une action (ou une inaction) provoque une sensation. Je me sens...................... parce que................. Mais se sentir femme ? Qu'est-ce qui déclenche soudainement tant de discussions et de controverses autour de cette question ? Est-ce nécessaire de porter des talons hauts, des mini-jupes, de se vernir les ongles et d'avoir les cheveux longs pour dire "Je me sens femme" ? Ou suffit-il :
Dans un monde en constante évolution où les questions d'identité de genre et de diversité prennent de plus en plus d'importance dans le débat public, je me suis longuement interrogée sur ce que signifie "se sentir femme". Je pense qu'il est crucial de partager et de comprendre les différentes perspectives sur cette question complexe et nuancée. L'idée est de sortir du système de pensée binaire que la plupart des médias s'efforcent de nous imposer pour simplifier les débats, les polariser, créant ainsi de véritables problèmes de communication entre les acteurs concernés par ces questions.
Sommaire
Avant d'explorer davantage la question "qu'est-ce que cela signifie de se sentir femme ?", je crois qu'il est essentiel de comprendre la notion de genre.
Le genre c'est quoi ?
Selon la définition, le genre est lié aux rôles, comportements, expressions et identités socialement construits qui sont associés au sexe biologique d'un individu. Il est crucial de distinguer le sexe biologique de l'identité de genre. Le sexe biologique fait référence aux attributs physiques et génétiques qui définissent si une personne est un homme ou une femme, tandis que l'identité de genre concerne la façon dont quelqu'un se perçoit et s'identifie sur le spectre du genre.
Pour approfondir le sujet de ce que signifie "se sentir femme", j'ai pu recueillir quelques avis de femmes sur les réseaux sociaux. Chacune a une expérience unique et personnelle de son identité de genre et leurs réponses offrent un aperçu de la diversité des sentiments et des expériences vécues. Les voici :
Ces témoignages soulignent la variété des expériences et des sentiments liés à l'identité de genre féminine. Ils montrent que "se sentir femme" ne se limite pas à une expérience ou une émotion unique, mais englobe plutôt un vaste éventail de vécus, d'émotions et de points de vue. Cette diversité reflète la complexité et la richesse des identités de genre et rappelle l'importance de respecter et de valoriser les expériences individuelles de chaque femme.
Les rôles et les attentes associés à la féminité varient considérablement selon les cultures et les sociétés. Ces facteurs socioculturels jouent un rôle majeur dans la manière dont les individus se perçoivent et s'identifient en tant que femmes. Analysons quelques-uns de ces aspects.
En somme, les aspects socioculturels jouent un rôle important dans la manière dont les individus se perçoivent et s'identifient en tant que femmes. Il est essentiel de prendre en compte cette diversité d'expériences et de perspectives pour mieux comprendre ce que signifie "se sentir femme" dans différents contextes culturels et sociaux.
Je me considère comme non binaire (un nouveau mot de la "novlangue" pour dire que "je ne me sens ni femme ni homme", sans doute parce que je ne suis pas capable de répondre à la question "que signifie se sentir femmes ?". Néanmoins, je ne peux nier que l'aspect biologique joue un rôle fondamental dans la définition de ce que je suis. Bien que mon identité de genre soit fluide, je sais que la biologie de mon corps est un facteur clé pour comprendre l'expérience féminine telle que je l'ai développé en introduction.
Les chromosomes XX, les organes reproducteurs féminins, le système hormonal, tous les autres attributs physiques qui me constitue, sont des éléments indéniablement liés à l'expérience de la féminité, et je crois qu'il est important de le reconnaître. En tant que femme, je ne saurai jamais ce qu'est l'expérience d'avoir une prostate et un pénis, même si la chirurgie moderne m'en construit un ou me donne l'illusion d'être de l'autre sexe à grands coups de médicaments qui engraissent les poches de lobbys pharmaceutiques.
Cela étant dit, et parce que je me suis intéressée à la lecture de certaines sites philosophique, je pense également qu'il est crucial de ne pas réduire la féminité à une simple question de biologie. Pourquoi, parce que chaque individu a une part de féminité et de masculinité. C'est ce que Jung nomme "anima animus". (Je vous suggèrent cet excellent article "Animus et anima : tout savoir sur ces archétypes" qui vous aidera à mieux comprendre le concept). Le tout est un équilibre qui peut être aussi représenté par le symbole du Yin et du Yang
Le yin est l'énergie féminine, celle du féminin sacré : c'est celle qui est capable d'intuition, qui réfléchit, qui est créative. C'est une énergie passive. Le yang est l'énergie masculine, celle du masculin sacré : c'est celle qui est capable de réaliser, de concrétiser et d'être dans l'action
Tout ça pour dire que l'identité de genre est une expérience complexe et nuancée, influencée par un mélange de facteurs biologiques, psychologiques et socioculturels. Notre compréhension de la féminité ne devrait pas se limiter à ce qui est observable et mesurable, mais aussi englober les expériences et les ressentis des individus. Et quand je parle d'englober les ressentis, cela ne signifie pas d'inciter les gens qui se sentent plus féminin ou plus masculin à changer de sexe, mais à leur faire comprendre que ce ressenti est naturel et existe depuis que l'humain est humain. Quant aux thérapies de conversions chez les jeunes ou très jeunes enfants, c'est un autre sujet que j'aborderai peut-être dans un nouvel article.
Découvrez aussi le témoignage : "Suis-je transgenre ? Je suis une fille qui aime les filles, mais je ne me sens pas "femme" qui interroge sur ce qu'est se sentir homme ou femme.
Il est exaspérant de constater que l'on parle souvent du "sexe assigné à la naissance" sans que personne ou presque ne soit choqué par l'emploi de ce terme. La peur de se confronter aux idéologues et activistes qui emploient ce mot n'importe comment est omniprésente dans de nombreuses sphères médiatiques. Affligeant !
Vous en voyez vous, des médecins distribuer des tickets d'assignation aux nouveaux-nés. Comme si ces professionnels de la santé tenaient un stand en salle d'accouchement et déclaraient arbitrairement : "Tiens, aujourd'hui, je vais faire de lui une fille, et d'elle un garçon." Sérieusement ?
Lorsqu'un enfant naît, le médecin examine simplement les organes génitaux et constate si l'enfant est biologiquement femelle ou mâle, selon la présence de parties génitales féminines ou masculines. Bien sûr, il y a des exceptions pour les personnes intersexes, mais ce n'est pas le sujet ici. Le constat n'est donc pas une assignation, mais plutôt une observation objective de la biologie. Je sais bien que le terme "biologie" est devenu un gros mot dans pas mal d'espace, mais les faits sont les faits, personne ne pourra jamais les changer.
Lorsque nous parlons de genre et de sexe, il est essentiel d'utiliser les termes appropriés pour décrire les faits. Utiliser l'expression "sexe assigné à la naissance" peut donner l'impression que le médecin a un pouvoir arbitraire et impose une identité de genre, alors qu'en réalité, il ne fait que constater un fait biologique. Cette distinction est importante pour éviter de se victimiser inutilement et pour permettre une communication claire et compréhensible, surtout pour les personnes trans qui tôt ou tard ont besoin de soins médicaux. Par exemple, aucune personne trans ne pourra se contenter d'arriver chez un gynéco sans préciser qu'elle ou il est trans puisque nécessairement, les soins ne seront pas les mêmes !
Donc, l'identité de genre ne se limite pas à la binarité homme/femme, et certaines personnes peuvent éprouver des difficultés à se sentir en adéquation avec leur identité de genre constaté.
Pour les personnes qui ne se sentent pas en adéquation avec leur identité de genre assignée, il est crucial de recevoir du soutien et de la compréhension de la part de leur entourage, des professionnels de la santé et de la société en général. Cela peut inclure le respect de leur prénom et de leurs pronoms choisis, l'accès à des traitements médicaux appropriés et la lutte contre la discrimination et la stigmatisation.
Il serait temps d'admettre que l'adolescence est une période de bouleversements et de questionnements pour toutes et tous, sans exception. Les jeunes se cherchent et s'interrogent sur leur identité, notamment sur leur orientation sexuelle et leur rapport à leur corps. Il est important de souligner que cette phase d'interrogation et de rejet du corps n'épargne personne, quels que soient le sexe, l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. Les jeunes gays et lesbiennes peuvent même ressentir ce mal-être de manière plus intense, étant confrontés à des normes et des attentes sociétales spécifiques.
La quête d'acceptation de son corps est un enjeu majeur pour les adolescents. Certains parviennent à l'accepter et à l'apprécier, tandis que d'autres peinent à s'y faire, voire ne parviennent jamais à s'accepter pleinement. Les médias jouent un rôle non négligeable dans ce mal-être, en véhiculant des images de corps parfaits, minces et musclés, qui sont souvent loin de la réalité. Ces images peuvent engendrer des complexes et des insatisfactions, alimentant un sentiment de rejet de soi et de son corps.
Il est crucial de prendre en compte cette problématique, de non seulement soutenir les adolescents dans leur quête d'identité et d'acceptation de leur corps, mais de les informer qu'ils passent par une étape qui exige temps et réflexions avant de prendre des décisions à la hâte. Les parents, les éducateurs, les professionnels de la santé et les médias ont tous un rôle à jouer pour encourager une image positive et réaliste de la diversité corporelle.
Si le soutien aux jeunes en questionnement sur leur identité de genre est essentiel, il est tout aussi important d'adopter une approche prudente et réfléchie face aux transitions précoces. Il est primordial que les activistes et les professionnels de la santé prennent en compte le fait que les enfants et les adolescents n'ont pas encore atteint la maturité psychologique et sexuelle nécessaire pour prendre une décision aussi importante que la transition de genre.
Plutôt que d'inciter les jeunes enfants à transitionner, il est crucial d'accompagner ces jeunes dans leur développement et de leur offrir un espace pour explorer librement leur identité, sans pression ni influence extérieure comme c'est le cas dans beaucoup de groupes, associations ou sur les réseaux sociaux.
Il est indispensable de trouver un équilibre entre le soutien aux jeunes en questionnement sur leur identité de genre et la prudence face aux transitions précoces. En adoptant une approche bienveillante et respectueuse de l'autonomie des jeunes, nous pourrons les aider à se construire une identité solide et à faire des choix éclairés, en accord avec leur développement psychologique et sexuel.
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