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"Cases sociales" : en finir avec les étiquettes qui nous divisent

(Temps de lecture: 6 - 11 minutes)

"Cases sociales" : en finir avec les étiquettes qui nous divisent

Ah, les cases sociales ! Quoi de mieux pour simplifier notre complexe réalité humaine que de catégoriser tout le monde, n'est-ce pas ? Je ne peux m'empêcher de remarquer que nous vivons dans un monde où l'on aime mettre les gens dans des boîtes et même des sous-boîtes, les enfermant ainsi dans des stéréotypes et des préjugés qui ne font que diviser notre société et renforcer nos petits egos en manque d'attention. J'avais fait une vidéo sur le sujet il y a quelques années, me revoilà pour un article écrit...  Je vais donc aborder certaines cases sociales qui semblent avoir la vie dure et qui, pourtant, mériteraient d'être "déconstruites" (oui, c'est un mot à la mode) et même annulées. Prêtes pour ce voyage au pays des étiquettes ?

Sommaire

Le besoin humain de catégoriser et les conséquences des étiquettes

Il semblerait que notre cerveau adore créer des catégories. C'est pratique, ça nous évite de trop réfléchir et de remettre en question nos idées préconçues. Cependant, cette manie de catégoriser peut rapidement devenir problématique, surtout lorsqu'elle est utilisée à tort et à travers pour juger les autres.

Lorsque l'on attribue des étiquettes aux personnes, on leur impose des limites et des attentes qui ne correspondent pas toujours à leur réalité. Et cela peut avoir des conséquences néfastes sur leur bien-être et leur intégration sociale. Mais ne vous inquiétez pas, chères lectrices, dans cet article, je vous propose de faire un tour d'horizon de ces fameuses cases sociales et de réfléchir ensemble à comment nous pourrions en finir avec cette fâcheuse tendance à enfermer les gens dans des boîtes. Alors, prêtes à déconstruire les étiquettes ?

Les différentes cases sociales et leurs enjeux

Les identités LGBTQI2S+ : stéréotypes et préjugés

Parlons d'abord de ces fameuses lettres indigestes LGBTQI2S+ qui nous font nous demander si on ne va pas bientôt s'approprier l'ensemble des lettres de l'alphabet. Cette petite soupe de lettres qui tente de représenter la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre et d'un ridicule... Vouloir enfermer toute une diversité dans un simple acronyme, sérieusement, c'est ça le progrès ? Et que dire de ces stéréotypes et préjugés qui les accompagnent ? Comme si toutes les lesbiennes étaient forcément camionneuses, tous les gays étaient efféminés, et tous les bisexuels étaient indécis. Vous voyez où je veux en venir, n'est-ce pas ? Alors non, je ne vous dirai pas ce que ces lettres signifient, ça fera sans doute l'oeuvre d'un article bienveillant en opposition avec mon humeur du jour.

Les problématiques liées à la notion de "racisés"

Passons maintenant à cette autre case sociale qui fait couler beaucoup d'encre : celle des "racisés". Alors déjà, rappelons que la notion de race n'a aucune base scientifique et que nous sommes tous, au fond, des êtres humains. Mais cela ne nous empêche pas de continuer à classer les gens en fonction de la couleur de leur peau, de leur origine ethnique ou de leur religion. Et cela, au détriment de l'égalité et de la cohésion sociale.

D'ailleurs, il est intéressant de noter l'incohérence de certaines communautés qui dénoncent le racisme tout en se revendiquant "racisées". En se regroupant autour d'une identité basée sur la couleur de peau ou l'origine ethnique, elles contribuent malgré elles à perpétuer cette division. Elles s'enferment dans des cases qui, en réalité, ne devraient même pas exister. N'est-ce pas là une contradiction flagrante ?

Alors, pourquoi ne pas essayer de voir les individus pour ce qu'ils sont, et non pour ce à quoi ils sont supposés appartenir ? Si nous voulons lutter contre le racisme et toutes les discriminations qui en découlent, nous devons commencer par déconstruire les notions erronées sur lesquelles ces discriminations se basent.

Au lieu de nous focaliser sur ce qui nous divise, pourquoi ne pas mettre en avant nos ressemblances, nos valeurs communes et nos aspirations partagées ? En cessant de nous définir par des étiquettes qui nous enferment, nous pourrions construire une société plus juste, plus inclusive et plus harmonieuse.

Alors, chères lectrices, ne serait-il pas temps de briser ces cases et de considérer les individus dans leur singularité ?

Les personnes à haut potentiel et autistes : une autre forme de classification

Comme si les cases précédentes ne suffisaient pas, voici deux autres classifications (parmi d'autres qui ont le vent en poupe dans le domaine de la diversité mentale, comme le TDA, TDAH, DYS, etc.) : les personnes à haut potentiel (HP) et les personnes autistes. J'ai moi-même reçu mes "Diags" et j'ai parfois le sentiment que ces diagnostics relèvent d'une terrible escroquerie visant à enfermer les individus socialement inaptes dans des cases, en les réduisant à leurs différences plutôt qu'en valorisant leurs talents et leurs compétences. Qui a dit que les HP étaient forcément des génies solitaires et que les autistes ne pouvaient pas s'épanouir dans la société ?

Il y a également ce phénomène de mode qui consiste à coller cette étiquette sur tous les gamins : un gamin turbulent ? Il est autiste ou HP. Un gamin calme ? Il est autiste ou HP. Un gamin qui ne fout rien ? Il est autiste ou HP. Un gamin qui n'écoute pas en classe ? Il est autiste ou HP.
Bref, vous l'aurez compris, on a tendance à abuser de ces classifications, au point de les rendre presque dénuées de sens et ce phénomène à étiqueter les enfants de manière excessive est réellement préoccupant. Toutes mes amies sans exceptions ont des enfants qui entrent dans une de ces cases, à tel point que je me demande s'il existe des enfants "normaux" qui ne soient ni HP, ni TSA, ni TDA, ni DYS, ni Bipolaire, etc... L'une de mes amies m'a fait vraiment rire après avoir lancé suite à une colère justifiée : "plus capable de ces enfants instables et dysfonctionnels".

En bref, aujourd'hui, on voit de plus en plus de jeunes être catalogués comme autistes ou HP, parfois à tort. Qu'ils soient turbulents, calmes, attentifs ou distraits, ils semblent tous entrer dans l'une de ces cases. Cette sur-classification, au lieu d'aider les enfants concernés, peut en réalité leur nuire en les privant de leur singularité. Lorsqu'un diagnostic est posé à la hâte, il y a un risque que l'enfant s'approprie cette étiquette et la considère comme une justification pour ne pas fournir d'efforts. Cela peut les amener à se complaire dans leur situation, pensant qu'ils ne sont pas responsables de leurs difficultés et qu'ils n'ont pas à se surpasser pour les surmonter.

De plus, cette sur-classification peut également conduire les parents et les enseignants à adopter des attentes réduites à l'égard de l'enfant, ce qui limite leur potentiel de réussite et d'épanouissement. Il est donc crucial de prendre du recul et de considérer chaque enfant dans sa globalité, en prenant en compte ses forces, ses faiblesses et ses aspirations.

Il est essentiel de ne pas sombrer dans la simplification excessive, car chaque individu est unique et mérite d'être considéré comme tel. Les étiquettes entravent notre compréhension des autres et de nous-mêmes, et elles peuvent également avoir un impact négatif sur l'estime de soi et la perception de ses propres compétences. Il est de notre responsabilité d'apprendre à connaître les enfants dans toute leur complexité, sans nous laisser aveugler par des diagnostics hâtifs ou des préjugés infondés. Ce n'est qu'en adoptant une approche plus nuancée et empathique que nous pourrons contribuer à construire une société plus juste, plus compréhensive et plus solidaire.

Alors, chers vous, je vous invite à réfléchir aux étiquettes que nous plaçons parfois trop facilement sur nos enfants, nos amis et nos collègues. Apprenons à les découvrir dans toute leur richesse et leur diversité, car c'est en reconnaissant et en valorisant leur individualité que nous pourrons les aider à s'épanouir pleinement.

Autres cases et leurs implications

Bien sûr, il existe encore bien d'autres cases sociales qui mériteraient d'être questionnées. Pensons par exemple aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées, aux personnes en surpoids ou encore aux personnes issues de milieux défavorisés. Toutes ces étiquettes contribuent à diviser notre société et à perpétuer des stéréotypes qui empêchent chacun de s'épanouir pleinement.

Je n'évoquerai pas les cases religieuses qui me tapent encore plus sur les nerfs, mais ça fera peut-être l'oeuvre d'un autre billet d'humeur.

Les effets néfastes des cases sociales sur les individus

L'impact psychologique et émotionnel

Les cases sociales, en plus de limiter notre compréhension des autres, peuvent aussi avoir des conséquences dévastatrices sur le plan psychologique et émotionnel. Par exemple, une personne qui se voit attribuer une étiquette réductrice (qu'elle soit racisée, LGBTQI2S+, HP, autiste, etc.) peut ressentir un sentiment d'exclusion et d'incompréhension. Elle peut se sentir stigmatisée, jugée et dévalorisée, ce qui peut entraîner un isolement social, une faible estime de soi, voire des troubles anxieux ou dépressifs.

Prenons l'exemple d'un adolescent issu d'une minorité ethnique qui se voit constamment catégorisé comme "racisé". Il peut être amené à penser qu'il n'est pas à la hauteur des attentes de la société, ce qui peut impacter sa confiance en lui et le conduire à se replier sur lui-même.

Les discriminations et les inégalités engendrées

Les cases sociales peuvent également engendrer des discriminations et des inégalités, en renforçant les stéréotypes et les préjugés. Par exemple, une femme homosexuelle peut être victime de sexisme et d'homophobie, ce qui limite ses opportunités professionnelles et sociales. De la même manière, une personne autiste peut être confrontée à des obstacles dans sa vie quotidienne, en raison de la méconnaissance de sa condition et des préjugés qui l'entourent.

Prenons un autre exemple : une personne ayant un haut potentiel intellectuel (HP) peut être perçue comme prétentieuse ou arrogante, ce qui peut nuire à ses relations interpersonnelles et à son intégration dans un groupe. Les étiquettes associées à ces cases sociales créent un fossé entre les individus, exacerbant les divisions et les inégalités.

Il est essentiel de prendre conscience des effets néfastes des cases sociales et de l'importance de dépasser ces étiquettes pour construire une société plus juste et solidaire. En apprenant à voir les personnes pour ce qu'elles sont réellement, et non pour les cases auxquelles on les associe, nous pourrons bâtir un monde plus empathique, où chacun pourra s'épanouir pleinement.

Repenser les catégories sociales : un enjeu majeur pour l'avenir

Les mouvements sociaux qui remettent en question les étiquettes

Face aux effets néfastes des cases sociales, de nombreux mouvements sociaux émergent pour remettre en question ces étiquettes et prôner un monde plus inclusif. Par exemple, le mouvement Black Lives Matter lutte contre le racisme systémique et vise à déconstruire les stéréotypes raciaux. De même, les mouvements féministes et LGBTQI2S+ militent pour l'égalité des sexes et des genres, en s'opposant aux stéréotypes et aux discriminations.

Ces mouvements sociaux mettent en lumière les inégalités engendrées par les cases sociales et appellent à un changement de mentalités. Ils encouragent les individus à questionner les normes et à embrasser la diversité sous toutes ses formes.

Les initiatives pour favoriser l'acceptation et l'inclusion

Dans cette optique de repenser les catégories sociales, de nombreuses initiatives voient le jour pour promouvoir l'acceptation et l'inclusion des personnes marginalisées. Ces initiatives peuvent prendre différentes formes, telles que des campagnes de sensibilisation, des formations en milieu professionnel ou des groupes de soutien.

Par exemple, des programmes d'éducation et de formation à la diversité culturelle et sexuelle peuvent être mis en place pour sensibiliser les enseignants, les élèves et les parents aux enjeux liés aux cases sociales. Ces programmes visent à créer un environnement scolaire inclusif et bienveillant pour tous.

De plus, des groupes de soutien et des espaces d'échange peuvent être créés pour permettre aux personnes concernées de partager leurs expériences et de trouver du soutien. Ces espaces favorisent l'entraide et la solidarité, permettant ainsi de lutter contre l'isolement et la stigmatisation.

Repenser les catégories sociales est un enjeu majeur pour l'avenir. En remettant en question les étiquettes et en œuvrant pour une société plus inclusive, nous pouvons contribuer à bâtir un monde où chacun est respecté et valorisé pour ce qu'il est, au-delà des cases dans lesquelles on tente de l'enfermer.