“Hotel Reverie” l'épisode lesbien et bouleversant de Black Mirror
J’ai regardé Hotel Reverie, le troisième épisode de la nouvelle saison de Black Mirror, et franchement… j’ai pris une claque.
Sans trop en dévoiler (promis, juste un petit avertissement : il y a de légers spoilers), cet épisode m’a attrapée là où ça fait mal – ou plutôt là où ça fait du bien quand on attend ce genre de représentations depuis toujours.
On suit Brandy Friday, une actrice au sommet mais en plein désenchantement, qui décide de plonger dans un vieux film hollywoodien grâce à une technologie futuriste appelée Redream. Et là, twist délicieux : elle choisit de jouer le rôle masculin principal et tombe amoureuse de la protagoniste féminine, Clara, incarnée par Emma Corrin (magnétique, vraiment).
Au départ, on croit que tout va filer droit. L’IA suit le script, les dialogues s’enchaînent comme prévu. Mais très vite, tout déraille, et c’est là que ça devient vraiment brillant. Clara commence à se libérer de sa programmation, à ressentir quelque chose qu’elle ne peut plus refouler. C’est une ode à toutes ces stars de l’âge d’or hollywoodien qui ont dû se cacher, à celles et ceux dont on a volé l’histoire, le droit d’aimer.
Et pourtant, Black Mirror réussit ici ce qu’il fait rarement : finir sur une note lumineuse. Un espoir fragile mais réel.
Je ne vais pas mentir : j’ai pleuré. Il y avait cette intensité, cette douceur, cette mélancolie. Et surtout cette idée poignante qu’il existe, peut-être, un univers où l’on peut enfin être soi.
Beaucoup ont comparé cet épisode à San Junipero, et je comprends pourquoi. Ce même goût de liberté dans un monde artificiel. Ce même frisson quand deux femmes s’aiment sans que le monde les broie. Et honnêtement ? Hotel Reverie m’a peut-être encore plus touchée.
Un épisode à revoir, à ressentir, à digérer lentement. Et à garder quelque part en soi, comme une vieille chanson qui fait pleurer sans qu’on sache pourquoi.
Ce que j’ai trouvé particulièrement touchant, c’est la manière dont l’épisode parle de toutes ces stars queer de l’âge d’or hollywoodien qui ont dû vivre dans l’ombre. Rock Hudson, Tab Hunter… Des icônes qui brillaient à l’écran tout en étouffant leur vérité. Et là, à travers Dorothy, c’est comme si on leur offrait enfin une voix.
Rae en parle très justement dans une interview — elle explique que Dorothy est queer dans une époque où elle n’a même pas les mots pour le dire, encore moins le droit de le vivre. Et ça se ressent tellement dans son jeu, dans chaque regard, chaque silence. Il y a une pudeur déchirante.
Et puis il y a cette alchimie rare entre les deux actrices. Rae le dit elle-même : jouer avec Corrin, c’était un moment suspendu. Elle parle de sa grâce, de son élégance, de cette dignité presque intemporelle qui l’a captivée. Et moi, je regardais ça, en me disant exactement la même chose. Il y a des gens qui incarnent une époque sans effort — Corrin est de ceux-là.
Corrin, de son côté, ne tarit pas d’éloges sur Rae non plus. Elle la trouve brillante, avec un sens du timing comique hallucinant. Et c’est vrai. Il y a une légèreté, une ironie douce dans certaines répliques, qui vient trancher avec la mélancolie ambiante. C’est fin, c’est maîtrisé, c’est beau.
Black Mirror est dispo sur Netflix, mais je te préviens : cet épisode-là, tu ne le regardes pas d’un œil distrait.
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Audrey
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