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| Audrey | Arts et Culture

"Rivières", un drame lesbien en salle le 30 octobre

(Temps de lecture: 4 - 8 minutes)

 

"Rivières", un drame lesbien en salle le 30 octobre

Synopsis 

Manon, dix-sept ans, quitte les montagnes suisses à la recherche de son père, disparu. En nouant de nouveaux liens et en découvrant son premier amour, elle est déterminée à suivre la voie qu’elle s’est tracée sur la glace : devenir joueuse de hockey professionnelle.

Note d'intention

À travers l’histoire de Manon, j’ai souhaité représenter la difficulté à laquelle sont confrontés les adolescents d’aujourd’hui pour trouver leur place et établir leur identité dans un monde où tout semble accessible, mais où rien n’est simplement donné, et où il faut lutter pour obtenir ce que l’on veut. Comment cette adolescente, émotionnellement vulnérable, peut-elle trouver un chemin vers la normalité au milieu de ce déséquilibre ?

Manon avance tête baissée, indifférente aux obstacles qui se dressent sur son chemin. Excellant au hockey, elle a choisi de se plonger dans un domaine principalement masculin, où elle peut canaliser son agressivité intérieure. Elle refuse de se plier aux normes sociales et défie toutes les contraintes, luttant à la fois de manière figurative et littérale pour se frayer une place dans un monde dominé par les hommes tout en se découvrant elle-même.

Les adultes dans le film, Sophie et Pat, offrent à Manon une écoute qu’elle n’a jamais eue et lui donnent des conseils pour poursuivre son parcours. Bien qu’elle cherchait initialement sa voie, c’est elle qui affirme ses choix à la fin de son voyage initiatique.

"Rivières", un drame lesbien en salle le 30 octobre

LES CORPS

Le film poursuit l’exploration de l’adolescence et du corps humain, un thème présent dans mes courts-métrages précédents : la découverte du corps dans Les Liens du Sang, les gestes dans METROPOLIS, et la transformation dans FLOW. Je suis intrigué par la construction de l’identité à travers le corps, en particulier pendant l’adolescence, où il est encore en développement et maladroit, et dont la découverte continue influence le comportement et l’affirmation de soi. À leur manière, Manon et Karine (interprétée par Sarah Bramms, actrice et ancienne championne de patinage artistique) sont prêtes à pousser leurs corps, à prendre des risques, à les maltraiter et à les endommager, défiant le danger avec un sentiment d’invincibilité et d’insouciance adolescente qui leur permet de repousser les limites sans crainte des conséquences.

Manon et Karine portent toutes deux des blessures et une solitude qui finissent par les unir, mais RIVIÈRE n’est pas un film sur la découverte de l’homosexualité. Les choses se déroulent naturellement dans leur rencontre, à l’instant présent, sans qu’elles se posent de questions, laissant leurs corps et leurs cœurs les guider. Il est essentiel pour moi de montrer cette indépendance retrouvée chez les adolescents d’aujourd’hui, plus en phase avec leurs émotions et leurs désirs, rejetant la catégorisation et effaçant les frontières de genre ou d’orientation sexuelle en faveur de leur liberté. Plus qu’une histoire d’amour romantique, c’est un récit d’émancipation, et l’amitié entre les personnages et leur lien fort avec leurs corps sont cruciaux pour la narration.

HOCKEY

Le hockey sert de miroir à l’histoire de Manon. Ce sport d’équipe, où chacun doit s’intégrer et s’engager dans la vitesse, l’évasion, les collisions corporelles, les échappées et les actions brutales, résonne avec sa personnalité. Bien que j’aie choisi de privilégier l’action plutôt que le dialogue, je ne considère pas les scènes sportives comme de simples outils dramatiques. L’accent est mis sur Manon, capturant de près ses mouvements et émotions sur la glace, ainsi que lorsqu’elle interagit avec ses coéquipiers et Pat au bord du terrain.

ESTHÉTIQUE

Mes histoires naissent souvent des endroits où je souhaite filmer et des personnages que j’imagine dans ces décors. Pour écrire cette histoire, je voulais revenir aux lieux familiers de mon enfance. Avec mon directeur de la photographie Joe Areddy (La Mif), nous avons cherché à évoquer le look d’un film des années 1990 tourné sur pellicule dans un format cinémascope, même si l’histoire se déroule aujourd’hui. Par exemple, le centre sportif de Belfort et surtout la patinoire semblent figés dans le temps. Joe a donné à son imagerie une texture organique, s’éloignant de l’apparence souvent plate du numérique. Le film a des couleurs vibrantes et des contrastes, représentant les émotions des personnages et l’esthétique des scènes.

Pour le montage du film, j’ai eu l’opportunité de travailler avec Nicolas Desmaison, qui avait déjà monté mes récents courts-métrages. Nous partageons une sensibilité cinématographique similaire, et il m’a aidé à créer un film intime et poétique tout en conservant la force des scènes sportives et l’intensité qui caractérise Manon tout au long de l’histoire.

Hugues Hariche

BIOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

Hugues Hariche est un auteur et cinéaste franco-suisse basé aux États-Unis. Il a réalisé plusieurs courts-métrages qui ont été sélectionnés et récompensés dans des festivals internationaux. Il a été résident aux ateliers « Premiers Plans » à Angers et au Berlinale Talent Campus. Son premier long-métrage, Rivière, est sélectionné au Festival du Film de Locarno 2023 (Cinéastes du Présent). Actuellement, Hugues travaille sur All Around Cowboy, un documentaire sur le rodéo dans l’Ouest américain, et développe son prochain film de fiction, La Frontière, un projet néo-western post-apocalyptique.

LA PRODUCTION

Beauvoir Films produit des documentaires et des fictions dirigés par des auteurs, destinés au cinéma, aux festivals et à la télévision. La priorité est accordée aux réalisateurs ayant une approche visuelle et narrative distinctive. Les producteurs sont Aline Schmid et Adrian Blaser. Le film de Daniel Zimmermann, Walden, a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival du Film de Karlovy Vary en 2018 et a été présenté à Sundance. The Girl and the Spider de Ramon et Silvan Zürcher a remporté de nombreux prix, dont deux distinctions à la Berlinale 2021. La coproduction d’Anna Novion, Le Théorème de Marguerite, est présentée en sélection officielle à Cannes 2023, et Rivière d’Hugues Hariche est sélectionné au Festival du Film de Locarno. Les films Swiss Citizen Soldiers de Luka Popadić et Les Histoires d’amour de Liv S. d’Anna Luif sortiront en 2023.

FILMOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

  • 2023 - Rivière : Long-métrage de fiction, 104 minutes, co-écrit avec Joanne Giger, produit par Beauvoir Films et Les Films d’Argile, sélectionné pour le Festival du Film de Locarno 2023.
  • 2018 - Protect : Documentaire, 17 minutes, produit par Two Lane Films, sélectionné dans des festivals à Atlanta et au Gullah Geechee Nation Festival à Charleston.
  • 2015 - Metropolis : Court-métrage, 25 minutes, co-écrit avec Nicolas Desmaison, produit par Kazak Productions, sélectionné dans des festivals à Soleure, Kiev, Huesca, Turin, et La Nouvelle-Orléans.
  • 2012 - Flow : Court-métrage, 23 minutes, produit par Kazak Productions, sélectionné dans des festivals à Brest (Prix de la Révélation), Aix-en-Provence, Clermont-Ferrand (Carte blanche), et d’autres.
  • 2003 - Les Liens du Sang : Court-métrage, 23 minutes, co-écrit avec Erick Malabry, produit par La Vie Est Belle Films Associés, sélectionné dans des festivals à Pantin, Grenoble, St Benoît de La Réunion, et plus encore.

ALINE SCHMID

Aline Schmid a obtenu son diplôme de l’Université de Fribourg et a suivi une formation en scénarisation à Stuttgart. Après plusieurs engagements dans des festivals, elle est devenue responsable de la distribution chez Cineworx à Bâle, puis administratrice du festival Cinéma Tous Ecrans à Genève. Avec Intermezzo Films, elle a produit, entre autres, Sonita (lauréat à Sundance/IDFA). En 2013, elle a participé au programme Emerging Producers à Jihlava et a été sélectionnée comme Productrice en devenir à Cannes en 2015. En 2016, elle a fondé Beauvoir Films à Genève.

ADRIAN BLASER

Adrian Blaser est arrivé dans la partie francophone de la Suisse en 1992 pour ses études à Lausanne. Il a d’abord travaillé au Théâtre de Vidy et est devenu assistant de Jean-Stéphane Bron pour le film Mais im Bundeshuus. Il est ensuite devenu directeur de production et en 2008, a travaillé au Musée d’Art Contemporain de Belgrade avant de participer au tournage de Cleveland VS Wall Street (Cannes 2010). Depuis 2011, il est producteur exécutif chez Bande à part Films à Lausanne (L‘expérience Blocher, Moka, Les ponts de Sarajevo, L‘Opéra de Paris, etc.). En 2017, il a rejoint Beauvoir Films. Tous deux sont membres de l’Académie Européenne du Cinéma (EFA).

La bande annonce