Héroïnes lesbiennes chez les Vikings et dans les livres
La mise en avant historique des récits vikings dans les séries ou les films a nourri nombre de muses chez les autrices de romans, inspirant des sagas complètes de vikings lesbiennes
Les Vikings (793 - 1066), civilisation païenne en réalité peu connue mais, qui par des récits terrifiants, stimule notre imaginaire depuis des siècles. Ils venaient de Norvège, de Suède et du Danemark. Ces féroces guerriers ont effectué des raids non seulement dans toute l’Europe occidentale, mais aussi en Russie. Des traces de leur présence ont même été retrouvées sur les côtes d’Amérique du Nord et d’Afrique.
Entre préjugés et réalités
Les découvertes récentes contredisent la vision d’êtres assoiffés de sang et de pillages. Ceux que nous n’avions pris que pour des guerriers auraient été des agriculteurs, des commerçants et des navigateurs admirables. La plupart du temps, dans les récits, il n’est jamais question des femmes vikings. Mais qui étaient-elles ?
Majoritairement, tout ce que nous en savons est teinté d’idéologie masculine que ce soit les quelques écrits tardifs des moines chrétiens qui nous sont parvenus ou ceux des chercheurs du 19 et 20e siècles qui ont découvert les premières tombes. Les récentes découvertes archéologiques et les avancées dans les connaissances montrent toutefois que le rôle des femmes dans la civilisation viking était encore plus important que supposé jusqu’ici.
En effet, contrairement à ce que des générations d’archéologues et d’historiens ont pu laisser croire, les femmes jouaient un rôle de premier plan dans la culture viking. Certaines tombes attribuées à des guerriers auraient en réalité été construites pour des guerrières, ensevelies avec armes et objets précieux. Ces majestueux enterrements sont la preuve qu’un certain nombre de femmes exerçait une grande influence au sein de leur clan, ainsi que dans les affaires religieuses, ce que laisse aussi penser la mythologie nordique qui regorge de créatures féminines fortes, comme les valkyries.
Dans les sagas, les personnages féminins sont loués pour leur beauté, mais encore plus pour leur sagesse. En règle générale, les femmes font toujours preuve d’un fort tempérament. Le sens de l’honneur, le courage et la volonté étaient considérés comme des traits positifs à la fois pour les hommes et les femmes.
La femme était l’âme de la société viking dont son mari n’était que le bras : comme les hommes partaient en expéditions guerrières ou commerciales une bonne partie de l’année, la gestion quotidienne de la maisonnée ou de la ferme devenait en effet l’apanage de l’épouse du propriétaire. Elle détenait ainsi les clés du garde-manger et des entrepôts, contrôlait les provisions et avait sous sa responsabilité un personnel important composé de serviteurs et esclaves.
En revanche, seule une femme non mariée et sans fils pouvait hériter de la charge de chef de famille ou de clan. Cela ne se produisait, semble-t-il, que lors du décès de son père ou d’un frère unique.
Le mariage avait pour but de préserver et d’accroître la prospérité de la famille. Le choix d’un époux ou d’une épouse restait la prérogative des parents ou tuteurs, pour les jeunes femmes comme pour les jeunes hommes. La jeune fille devenue femme protégeait l’honneur de son clan avec dureté et n’hésitait pas, pour ce faire, à inciter les hommes de sa maison à exercer leur droit de vengeance en cas d’affront contre le clan.
Des lois encadraient la procédure de divorce et spécifiaient dans quelles circonstances précises les individus étaient en droit de se séparer. Les femmes étaient le plus souvent à l’origine de la demande de divorce. La menace d’un divorce leur conférait une forme d’autorité au sein du couple, car dans ce cas, elle repartait avec sa dot, mais aussi parfois avec une partie des biens acquis pendant le mariage.
Dans l’ancienne Scandinavie, les lois protégeaient tout particulièrement les femmes contre l’attention non désirée d’un homme envers elles, mais aussi contre les actes de violence conjugale. C’était un grave déshonneur pour un homme de blesser une femme.
Qu'en est-il des femmes vikings lesbiennes ?
À l’Âge viking, il existait des mots pour désigner (et donc concevoir) les relations homosexuelles. Les partenaires sexuels importaient sans doute peu tant que l’individu était marié, avait des enfants et se conformait au moins en surface aux normes de la société, mais, comme dans la plupart des autres cultures en ce temps-là, l’idée de vivre en tant que personne exclusivement homosexuelle ou lesbienne était tout bonnement inconcevable. Dans les mythes et légendes vikings, il est parfois indiqué que des dieux et des héros peuvent prendre part à un acte homosexuel, ce qui indique une tolérance inconnue dans d’autres cultures de l’époque.
De lesbianisme, nulle question dans les écrits qui sont arrivés jusqu’à nous. Nous pouvons supposer que si un mari s’était opposé à ce que sa femme ait une relation lesbienne, il n’aurait pas pu y faire grand-chose, car elle pouvait toujours divorcer s’il se plaignait. Cela donnait aux femmes, lesbiennes ou non, un certain pouvoir tant qu’elles remplissaient leurs rôles sociétaux d’épouses et de mères.
Afin de vous plonger dans cette civilisation méconnue, je vous propose de vous laisser séduire par le roman lesbien « Insoumises » qui, au travers de la vie d’Aileen, une jeune esclave capturée lors d’un raid, permet d’apercevoir différents aspects de la vie d’un village, des expéditions et des luttes de pouvoir.
Résumé : An 889, les Vikings terrorisent l’Europe par leurs raids incessants. Hethna, fille d’un chef viking, a pris les armes pour remplacer son mari mort au combat. Quoi de plus naturel, lors d’un raid en Irlande, d’enrichir son cheptel d’esclaves avec cette jeune novice farouche ?Aileen n’a que seize ans, mais elle est bien décidée à conquérir le cœur de la mère supérieure du monastère avant que son père ne la marie de force. Elle n’imagine pas un instant que sa vie va basculer en quelques minutes. Capturée par ceux qu’elle considère comme des sauvages, elle refuse de se soumettre à son destin d’esclave.Au rythme des attaques et de la vie de tous les jours dans le village viking, les deux femmes découvriront leur attirance au-delà de leur condition de maîtresse et d’esclave. Mais pourront-elles surmonter les jalousies et les préjugés pour conquérir leur bonheur ?
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Kadyan
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