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Les mots "Lesbien" et "Lesbienne" : bloqués sur Facebook !

(Temps de lecture: 4 - 7 minutes)

Les mots "Lesbien" et "Lesbienne" : bloqués sur Facebook !

Vous le savez, la liberté d'expression est un pilier fondamental de notre société moderne, et les réseaux sociaux sont le principal espace où cette liberté est exercée par le commun des mortels. Cependant, cette liberté est clairement compromise lorsque des mots tels que "lesbien" ou "lesbienne" ou "lesbianisme" sont censurés. Et je ne vous parle même pas des images de deux femmes en train de s'embrasser !

L'idée de cet article m'est donc venue suite à mes nombreuses expériences personnelles sur ces réseaux. En tant qu'autrice et éditrice de romans lesbiens, je fais mon possible pour promouvoir la littérature lesbienne, une niche littéraire de plus en plus riche, pour la rendre visible à travers les publicités sur Facebook qui sont aussi diffusées sur Instagram. À ma grande surprise, mes campagnes ont été répétitivement stoppées en raison de l'utilisation de ces termes. Cette censure m'a interpellés et m'a poussés à explorer plus en profondeur les raisons derrière cette restriction et ses implications plus larges pour la communauté LGBTQ+ et la liberté d'expression en ligne.

Sommaire

Historique de la censure sur Facebook

Facebook, depuis sa création en 2004, a connu une croissance exponentielle, devenant ainsi le réseau social le plus utilisé au monde. Avec cette croissance est venue la nécessité d'établir des politiques de modération pour garantir la sécurité et le bien-être de ses utilisateurs. Cependant, la route vers une modération équilibrée a été semée d'embûches et de controverses.

Évolution des politiques de modération de Facebook

Au fil des années, Facebook a dû adapter et affiner ses politiques pour répondre aux défis changeants du monde numérique. Initialement axées sur des préoccupations telles que la protection de la vie privée et la prévention du harcèlement, ces politiques ont évolué pour aborder des questions plus complexes comme la désinformation, les discours de haine et la manipulation politique. Malheureusement, dans cette quête de modération, certains sujets et groupes issus de la communauté LGBTQ+, ont souvent été pris dans les filets de la censure, parfois de manière injustifiée.

Cas notables de censure et leurs conséquences

Au fil des ans, plusieurs incidents de censure ont fait la une des journaux, mettant en lumière les lacunes des algorithmes de modération de Facebook. Des œuvres d'art historiques aux photos de mères allaitant, en passant par des posts de soutien à des causes LGBTQ+, de nombreux contenus ont été injustement supprimés ou restreints. Dans notre cas, la promotion de la littérature lesbienne a été entravée, soulignant une fois de plus les défis auxquels sont confrontés les créateurs de contenu.

L'histoire de la censure sur Facebook est complexe et multifacette. Si la plateforme a fait des efforts pour améliorer ses politiques et être plus transparente, il est clair que des problèmes subsistent. La censure de termes tels que "lesbien" et "lesbienne" n'est qu'un exemple parmi tant d'autres des défis auxquels Facebook doit encore faire face en matière de modération.

La censure des termes "Lesbien" et "Lesbienne"

La censure, dans sa forme la plus insidieuse, ne se manifeste pas toujours par des interdictions flagrantes ou des déclarations publiques. Parfois, elle opère en silence, à travers des algorithmes et des politiques de modération qui, bien que conçus pour protéger, finissent par réprimer. C'est précisément ce que nous avons vécu ce mois-ci avec la censure répétée de nos annonces sur Facebook.

Notre expérience personnelle

En tant qu'éditrice dédiés à la promotion de la littérature lesbienne, nous avons toujours cru en la puissance des mots pour éduquer, inspirer et créer des ponts entre les cultures. C'est pourquoi nous avons été profondément troublées lorsque, à deux reprises ce mois-ci, nos annonces visant à mettre en avant cette littérature ont été stoppées par Facebook. Les raisons ? L'utilisation des termes "lesbien" et "lesbienne". Ces interruptions soudaines et inexpliquées ont non seulement entravé nos efforts de promotion, mais ont également soulevé de sérieuses questions sur la liberté d'expression et la représentation sur la plateforme.

Au-delà de notre expérience

Bien que notre expérience soit révélatrice, elle n'est malheureusement pas isolée. De nombreux autres créateurs de contenu, militants et organisations ont signalé des expériences similaires, où des contenus célébrant la diversité et l'inclusion ont été censurés sans raison valable. Cette tendance alarmante souligne un problème plus profond avec les politiques de modération de Facebook, qui semblent souvent être en décalage avec les réalités et les besoins de la communauté LGBTQ+.

La question de la transparence

L'un des principaux problèmes que nous avons rencontrés est le manque de clarté et de transparence concernant les raisons de cette censure. Bien que Facebook affirme avoir des politiques de modération claires, la réalité est que de nombreux utilisateurs comme nous se retrouvent souvent dans le flou, sans explications claires ou possibilités de recours. Nous savons qu'il y a, en arrière des possibilités d'appels, des personnes qui modèrent les demandes des annonceurs et qui décident donc de valider, ou dans notre cas, d'invalider ces publicités.

Les raisons possibles derrière cette censure

La censure, bien qu'elle puisse sembler arbitraire à première vue, est souvent le résultat de facteurs complexes et entrelacés. Comprendre ces facteurs est essentiel pour aborder le problème de manière holistique et chercher des solutions viables. Dans le cas de la censure des termes "lesbien" et "lesbienne" sur Facebook, plusieurs raisons peuvent être évoquées, mais l'une des plus préoccupantes est sans doute l'influence des différences culturelles et géopolitiques.

Ce qui nous intéresse davantage dans notre cas, ce sont les normes culturelles. Ces normes varient considérablement d'une région à l'autre et surtout d'un pays à l'autre. Et aux dernières nouvelles, les employés modérateurs de Facebook ne sont pas en Europe mais dans des pays où le coût de la main d'oeuvre est beaucoup plus avantageux. De fait, dans ces pays où la culture ou encore la religion est différente à celle des pays européens, les discussions ouvertes sur la sexualité, et en particulier sur l'homosexualité, peuvent être considérées comme inappropriées. Autant le dire clairement : les mœurs homophobes de ces pays pénalisent les communautés lesbiennes puisque deux femmes ou deux hommes en couple et totalement intolérable.

La recherche d'un équilibre

La tâche de Facebook ne semble pourtant pas si complexe à l'ère des intelligences artificielles. Il suffirait de programmer leurs robots pour accepter ce contenu sans qu'un modérateur homophobe ou frustré de voir deux femmes s'embrasser ne vienne mettre son grain de sel dans l'approbation du contenu !

Trouver un équilibre entre le respect des sensibilités locales et la défense des droits des femmes ne devrait pas être un défi extraordinaire ! La plateforme souffre de lacunes immenses alors qu'elle est à contrario accusée de faire le jeu de la bienpensance politique et social. Alors où est le problème ? La censure des termes "lesbien" et "lesbienne", comme nous l'avons vécu, est un indicateur clair que cet équilibre n'est pas encore atteint et n'est pas prêt de l'être puisque nous la subissons maintenant depuis de nombreuses années. Cette censure a des conséquences réelles et tangibles pour les utilisateurs de la plateforme. Il est impératif que Facebook reconnaisse ces conséquences et prenne des mesures pour garantir une modération équitable et transparente.