Des appels au boycott du WorldPride 2025 émergent
C'est quoi la WorldPride ?
Le WorldPride est un événement international majeur célébrant la fierté LGBTQ+. Organisé tous les deux ou trois ans dans une ville différente, il réunit des marches, des conférences, des spectacles et des manifestations culturelles destinées à promouvoir la visibilité, les droits et la diversité des personnes LGBTQ+ à travers le monde. L’événement est supervisé par l’organisation InterPride, et les villes hôtes sont sélectionnées à l’issue d’un vote.
Le WorldPride est bien plus qu’une simple Pride locale : il attire des participants du monde entier et sert de plateforme politique et culturelle. L’objectif est à la fois festif et militant — mettre en lumière les luttes des communautés LGBTQ+, soutenir les avancées des droits humains, et dénoncer les discriminations encore en vigueur dans de nombreux pays.
La Campagne africaine pour les droits humains (African Human Rights Campaign, AHRC) a appelé au boycott du WorldPride – une célébration internationale de la fierté LGBTQ+ organisée tous les quelques années dans une ville différente, et qui doit se tenir cette année à Washington, D.C. – en invoquant des préoccupations liées à la sécurité des déplacements, en raison de l’hostilité de l’administration Trump envers la communauté LGBTQ+. Cette déclaration fait écho à une position similaire exprimée par l’Allemagne.
Le WorldPride aura lieu à Washington, D.C., entre le 17 mai et le 8 juin. Il vise à célébrer la résilience et l’histoire de la communauté LGBTQ+. Toutefois, les récentes attaques du gouvernement fédéral contre cette communauté ont transformé l’événement de cette année en manifestation risquée.
Cela est particulièrement vrai pour les visiteurs étrangers se rendant aux États-Unis. Le pays est devenu un point central du débat international sur la sécurité et la visibilité des personnes LGBTQ+, alors que l’administration Trump multiplie les atteintes à leurs droits. Le président a même violé des injonctions judiciaires interdisant certaines expulsions, ce qui fait craindre aux voyageurs LGBTQ+ que les lois protégeant contre les détentions arbitraires ne soient plus appliquées.
« Les États-Unis ne sont plus un pays libre et démocratique, tel que celui auquel le WorldPride avait adhéré à l’origine », a écrit Melanie Nathan, directrice exécutive de l’AHRC, dans son communiqué.
L’African Human Rights Coalition (AHRC), qui milite pour les droits des personnes LGBTQ+ africaines et des demandeurs d’asile, compare désormais la participation au WorldPride aux États-Unis au fait de légitimer l’apartheid en Afrique du Sud. En pointant du doigt les politiques récentes, comme le démantèlement des protections pour les demandeurs d’asile et l’hostilité croissante envers les personnes trans et non binaires, l’organisation affirme que la visibilité dans un environnement hostile ne garantit en rien la sécurité.
« L’African Human Rights Coalition appelle le WorldPride à prendre publiquement position avec les condamnations les plus fermes et des déclarations de solidarité claires, en dénonçant toutes les formes d’antagonisme que les États-Unis actuels imposent à leurs citoyens LGBTQI+ », a déclaré un porte-parole de l’AHRC.
Les organisateurs du WorldPride font face à des attaques croissantes contre leur financement, à mesure que l’administration Trump tente de supprimer les initiatives en faveur de la diversité. En février, Booz Allen Hamilton, une entreprise disposant de contrats fédéraux, a retiré son parrainage après un décret présidentiel visant à effacer les efforts DEI (Diversity, Equity, Inclusion).
Malgré les inquiétudes soulevées à l’étranger, les organisateurs du WorldPride résistent à l’appel au boycott, affirmant que participer est un acte de résistance. Pour eux, annuler ou déplacer l’événement hors des États-Unis n’est pas envisageable : ils considèrent cette édition comme une opportunité de résister aux discriminations gouvernementales et de montrer une force collective.
« Un boycott du WorldPride enverrait le mauvais message », a déclaré Ryan Boss, directeur exécutif de Capital Pride Alliance, dans un communiqué à The Advocate. « Nous devons être là ensemble, faire preuve de résilience et de résistance pour garantir que nous restons visibles et entendus. »
Néanmoins, les restrictions de voyage continuent de susciter des inquiétudes. Capital Pride Alliance a indiqué qu’elle travaillait avec les forces de l’ordre et les agences fédérales pour garantir la sécurité des personnes souhaitant participer. L’AHRC, pour sa part, estime que ces agences ne sont pas dignes de confiance.
« Aux personnes transgenres et non binaires qui envisagent de nous rejoindre à D.C. pour le WorldPride, je veux que vous sachiez que nous travaillons sans relâche avec des agences et des militant·e·s pour que vous puissiez voyager en toute sécurité vers et depuis les États-Unis », a affirmé Ryan Boss. « Notre communauté locale est vibrante et diverse, et nous sommes enthousiastes à l’idée d’accueillir tout le monde. Pour celles et ceux qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas venir à D.C., sachez que nous avons besoin de vous dans ce mouvement. Restez engagé·e·s là où vous êtes, et si possible, rejoignez-nous en ligne. »
Malgré une situation incertaine, les préparatifs du WorldPride se poursuivent. L’organisation prévoit le plus grand festival de musique LGBTQ+ de l’histoire, qui se tiendra du 6 au 8 juin, avec des prestations de Doechii, Kim Petras, Jennifer Lopez, Troye Sivan, RuPaul, et bien d'autres artistes.
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Emma
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