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Fierté Montréal : exclusion et autres dérives - Récap 2025

(Temps de lecture: 9 - 18 minutes)

Fierté Montréal : exclusion et autres dérives - Récap 2025

Au cours des derniers mois - et même des dernières années - Fierté Montréal a été au cœur de nombreuses polémiques. Accusée de non-respect d’engagements contractuels, de manque de transparence, d’exclusion de certains groupes communautaires et de dérives idéologiques, l’organisation fait face à une vague de critiques sans précédent en 2025. Plusieurs collectifs ont claqué la porte, des partenaires institutionnels ont exprimé leurs réserves, et un festival alternatif a vu le jour pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une perte de sens politique de l’événement.

Cet article propose un référencement des principales publications parues dans les médias québécois et canadiens, triées par date. L’objectif est de donner une vue d’ensemble des faits rapportés, des prises de position, et des réponses apportées par Fierté Montréal et ses détracteurs.

N’hésitez pas à suivre les liens vers les sources pour lire les articles complets.

Sommaire

  1. Août 2025 - Revirement de Fierté Montréal : les groupes juifs réintégrés au défilé
  2. Août 2025 - Démission du président du conseil d’administration de Fierté Montréal
  3. Août 2025 - Fierté Montréal, de l’inclusion à l’exclusion
    1. Des justifications floues et opaques
    2. Tensions croissantes dans la communauté LGBTQ+
    3. L’État commanditaire d’un événement d’exclusion ?
    4. Réactions critiques à l’exclusion des groupes juifs de Fierté Montréal 2025
      1. Une décision jugée injuste, discriminatoire et incohérente
      2. Une instrumentalisation politique des luttes queer
      3. L’accusation de deux poids, deux mesures
      4. Un événement financé par des fonds publics
      5. Un vocabulaire de rupture : trahison, honte, apartheid
      6. Une critique construite et pondérée
  4. Juillet 2025 - Fierté Montréal s’ouvre dans la controverse
    1. Un festival qui débute sous tension
    2. Réponse de Fierté Montréal
    3. La naissance d’un contre-festival : Fierté Indomptable
    4. Critiques du partenariat avec la Banque TD
  5. Avril 2025 - Des organisations queer tournent le dos à Fierté Montréal
    1. Une rupture communautaire profonde
    2. Retour sur les faits
    3. Réaction de Fierté Montréal
    4. D'autres organismes se retirent
    5. Wild Pride : une alternative radicale
  6. Juillet 2023 - Les policiers LGBTQ+ ne pourront pas défiler en uniforme lors de la Fierté à Montréal
    1. Exclusion symbolique des policiers en uniforme
    2. Entre reconnaissance des progrès et respect du vécu
    3. Un dialogue préservé entre Fierté et le SPVM
    4. Prévention sociale et critiques du tout-à-la-police
  7. Août 2022 - Les policiers du SPVM écartés du défilé de Fierté Montréal
    1. Exclusion du SPVM du défilé de Fierté Montréal
    2. Une décision assumée mais difficile
    3. Excuses et réconciliation en cours
    4. Réaction du SPVM
    5. Un cas loin d’être isolé au Canada

Août 2025 - Revirement de Fierté Montréal : les groupes juifs réintégrés au défilé

Article de Agence QMI - Journal de Montréal du 5 août 2025

Fierté Montréal est revenue sur sa décision d’exclure le CIJA (Centre consultatif des relations juives et israéliennes) et Ga’ava (groupe LGBTQ+ juif) du défilé prévu le 10 août. À la suite de discussions avec la nouvelle présidence du Conseil d’administration, l’organisation a présenté des excuses publiques à la communauté juive et aux personnes 2ELGBTQIA+ concernées.

Fierté Montréal a réaffirmé sa position contre l’antisémitisme et s’est engagée à revoir ses procédures internes de gestion des plaintes pour éviter de futures exclusions injustifiées. Le CIJA a accepté les excuses et appelle désormais les membres de la communauté juive à participer au défilé.

Août 2025 - Démission du président du conseil d’administration de Fierté Montréal

Article de William Thériault  - La Presse du 4 août 2025

En pleine controverse sur l’exclusion puis la réintégration de deux groupes juifs, Bernard Truong, président du CA de Fierté Montréal depuis 2023, annonce sa démission pour des « raisons personnelles ». L’organisation affirme que ce départ n’est pas lié aux tensions récentes.

Le conseil a nommé Marlot Marleau comme nouvelle présidente, assurant que le festival se poursuivra sans impact. Dans le même temps, l’artiste Safia Nolin a publiquement annulé sa participation au défilé, dénonçant la présence du groupe juif Ga’ava, jugé trop proche d’Israël.

Août 2025 - Fierté Montréal, de l’inclusion à l’exclusion

Article de Antoine Robitaille - Journal du Québec du 2 août 2025

Antoine Robitaille dénonce ce qu’il perçoit comme une dérive idéologique et contradictoire de Fierté Montréal, qui exclut des groupes juifs LGBTQ+ - dont le CIJA (Centre consultatif des relations juives et israéliennes) et Ga’ava (groupe LGBTQ+ juif) - du défilé prévu le 10 août 2025.

Selon l’auteur, cette décision trahit la mission même de Fierté Montréal, qui affirme vouloir « amplifier les voix des communautés 2SLGBTQIA+ ». Il parle d’un glissement orwellien :

« 2025 à la sauce 1984 : l’exclusion, c’est l’inclusion. »

Des justifications floues et opaques

Fierté Montréal invoque des « propos haineux » tenus par ces groupes, sans nommer précisément les propos incriminés ni les personnes concernées. L’organisation refuse de donner des entrevues pour expliquer sa décision.

Cependant, des représentants de Ga’ava ont récemment qualifié certains militants propalestiniens de « pro-Hamas » et « pro-terreur », en référence à ceux qui avaient tenté de perturber le défilé de 2024. Ces déclarations semblent être à l’origine de leur exclusion.

Tensions croissantes dans la communauté LGBTQ+

Robitaille s’inquiète d’une instrumentalisation militante des luttes queer à des fins de clivage géopolitique. Il dénonce en particulier :

  • le fait que des groupes LGBTQ+ juifs soient exclus pour avoir critiqué le Hamas,
  • la tendance à assimiler toute présence du drapeau israélien à un acte d’oppression,
  • le silence ou l’absence de nuance autour des organisations israéliennes progressistes (comme B’Tselem ou Physicians for Human Rights) qui dénoncent également la guerre.

Il questionne aussi la validité d’un positionnement « anti-sioniste » radical, qui selon lui flirte avec l’antisémitisme, en niant la légitimité même de l’existence d’Israël.

« On dépasse ici dangereusement la critique légitime d’une guerre disproportionnée. »

L’État commanditaire d’un événement d’exclusion ?

Fierté Montréal est massivement subventionnée par les gouvernements québécois et canadien : 962 000 $ de fonds publics versés en 2025 sur un budget de 7 millions.

Un communiqué récent signé par François Legault et trois ministres soulignait même l’importance du festival pour « le respect des libertés et des droits ». Robitaille y voit un paradoxe, voire une contradiction politique majeure.

Du côté du gouvernement, la réaction reste timide : la ministre Martine Biron parle d’un événement « regrettable », mais ne condamne pas la décision de Fierté Montréal. Elle évoque la nécessité de ne pas transposer les conflits internationaux au Québec, sans plus.

Réactions critiques à l’exclusion des groupes juifs de Fierté Montréal 2025

Une décision jugée injuste, discriminatoire et incohérente

De nombreux commentaires expriment un sentiment de trahison profonde face à une décision perçue comme contradictoire avec les valeurs mêmes de Fierté Montréal :

"Exclure un groupe LGBTQ+ juif, c’est cautionner l’antisémitisme au nom de l’inclusion."

Plusieurs messages rappellent que ces groupes avaient défilé sans incident en 2024, et s’étonnent que la critique du Hamas - qualifié explicitement de groupe terroriste - puisse suffire à justifier une exclusion. Pour beaucoup, cela revient à sacrifier une communauté minoritaire sur l’autel d’un militantisme politique mal ciblé :

"Quand ceux qui ont subi l’exclusion en font usage contre d'autres, ils sapent les fondements du mouvement LGBTQ+ lui-même."

Une instrumentalisation politique des luttes queer

Un fil récurrent dans les réactions : la dénonciation d’une instrumentalisation géopolitique des luttes LGBTQ+. Certains affirment que Fierté Montréal cède à la pression de groupes pro-palestiniens radicaux, réintroduisant des logiques d’exclusion au sein même de la communauté :

"La Fierté, c’est pour tous… sauf les Juifs. On est en train de refaire les erreurs qu’on dénonçait hier."

Plusieurs internautes rappellent que des pays ou groupes ouvertement homophobes sont tolérés ou défendus au nom de l’antisionisme, ce qui choque une partie du public :

"Pourquoi des groupes pros-Hamas peuvent défiler dans une Pride alors qu’en Palestine les homosexuels sont pourchassés ?"

L’accusation de deux poids, deux mesures

Certains commentateurs font référence à l’exclusion antérieure des policiers LGBTQ+ pour souligner une dérive identitaire à géométrie variable, qui aboutit à une ségrégation paradoxale dans des événements censés rassembler :

"Après les policiers, les Juifs. Qui seront les prochains ? Quand l’inclusion devient conditionnelle, elle perd tout sens."

Un événement financé par des fonds publics

L’un des points les plus sensibles : la subvention publique massive de Fierté Montréal (962 000 $ en 2025). Beaucoup estiment que cette aide oblige à un devoir de neutralité et de cohérence démocratique :

"On ne peut pas exclure des citoyens sur fonds publics. Ce n’est pas votre parade privée, c’est celle de toutes les communautés LGBTQ+."

Des appels au boycott, à la rétractation publique, voire à la démission de la direction de Fierté Montréal sont lancés dans plusieurs messages.

Un vocabulaire de rupture : trahison, honte, apartheid

Certains messages utilisent des termes particulièrement forts :

  • « Judenfrei »
  • « Fierté nazi »
  • « Trahison communautaire »
  • « Hitler serait fier de vous »

Bien que ces formules choquent par leur radicalité, elles reflètent une perception aiguë d’exclusion volontaire, non seulement d’un groupe, mais d’un principe fondamental d’unité.

Une critique construite et pondérée

Parmi les réactions les plus articulées, une lettre ouverte (traduite de l’anglais) déplore avec clarté :

« Quand ceux qui savent ce que signifie être exclus se mettent à exclure à leur tour, ils sapent les fondements mêmes de notre lutte collective. La solidarité ne choisit pas quelles identités sont valables. »

L’exclusion de Ga’ava et du CIJA du défilé 2025 de Fierté Montréal a déclenché une vague de réactions indignées, souvent formulées avec force, parfois avec virulence.
Les critiques ciblent :

  • le manque de transparence de l’organisation,
  • le double discours sur l’inclusion,
  • et le risque de fracturation d’une communauté déjà confrontée à de nombreux défis sociaux.

Le sujet reste sensible, et Fierté Montréal n’a, pour l’instant, pas répondu publiquement aux critiques formulées.

 

Juillet 2025 - Fierté Montréal s’ouvre dans la controverse

Article de Marek Cauchy-Vaillancourt - La Presse du 23 juillet 2025

Un festival qui débute sous tension

Quelques mois après que plusieurs organismes communautaires ont rompu leurs liens avec Fierté Montréal en dénonçant une « culture toxique », l’organisation dévoile sa programmation 2025, sur fond de critiques persistantes. Une rupture idéologique semble désormais consommée entre Fierté Montréal et une partie de la communauté LGBTQ+ montréalaise.

Réponse de Fierté Montréal

En conférence de presse, le directeur général Simon Gamache réfute catégoriquement les accusations :

  • Il affirme qu’une enquête interne du conseil d’administration n’a révélé aucune preuve de climat toxique.
  • Il nie également les rumeurs de cachets impayés ou de conditions de travail abusives.
  • Il dénonce toutefois un climat d’intimidation externe, qui rendrait ses équipes frileuses à exercer leurs fonctions.

La naissance d’un contre-festival : Fierté Indomptable

Face au désaccord persistant, dix organismes dissidents ont lancé leur propre événement, Fierté Indomptable, présenté comme un festival plus politique, militant et inclusif.
Dates : du 31 juillet au 18 août, en parallèle à Fierté Montréal.
Leur objectif : représenter les personnes racisées, trans et victimes de génocide, et repolitiser la Fierté face à ce qu’ils appellent l’apathie militante de Fierté Montréal.

Critiques du partenariat avec la Banque TD

Les organisateurs de Fierté Indomptable dénoncent aussi la présence de partenaires corporatifs controversés, en particulier la Banque TD, accusée d’avoir des liens avec des entreprises d’armement israéliennes.

Leur slogan :

« Notre fierté ne peut être achetée. »

Ils posent clairement la condition d’un changement de cap politique pour envisager un jour une réconciliation.

 

Avril 2025 - Des organisations queer tournent le dos à Fierté Montréal

Article de Salomé Maari, Urbania - 17 avril 2025

Fierté Montréal est critiquée pour sa gestion interne, ses liens supposés avec des groupes pro-israéliens, et un manque d’inclusivité économique et politique. Ces tensions ont donné naissance à une alternative : Wild Pride, plus radicale, engagée et communautaire.

Une rupture communautaire profonde

Plusieurs collectifs artistiques et organismes communautaires queer ont annoncé leur dissociation de Fierté Montréal, dénonçant :

  • le non-respect d’engagements contractuels,
  • un manque de transparence financière,
  • des conditions de travail jugées abusives (sous-paiement ou absence de rémunération),
  • et des liens présumés avec des institutions soutenant Israël.

L’organisation rejette ces accusations mais affirme rester ouverte au dialogue.

Retour sur les faits

Le 4 avril, les collectifs Sweet Like Honey, Blush, ElleLui et Discoño publient une déclaration commune sur Instagram pour annoncer leur rupture avec Fierté Montréal.
Ils évoquent :

  • des frais répercutés injustement,
  • une tentative de dissuasion à réclamer des cachets dus,
  • des prix d’entrée inaccessibles pour les publics marginalisés (35 à 40 $),
  • une absence d’écoute concernant les réalités économiques de la communauté lesboqueer.

La publication déclenche une vague de témoignages de soutien et d’expériences similaires dans les commentaires.

Réaction de Fierté Montréal

Dans un communiqué du 9 avril, Fierté Montréal évoque une « désinformation intentionnelle » et défend la transparence de ses contrats.
Simon Gamache, directeur général, admet que des erreurs ont pu être commises, mais insiste sur la volonté de l’organisation de rectifier le tir et mieux représenter les groupes marginalisés.
Il regrette cependant l’intensité des attaques, qu’il juge contre-productives et déstabilisantes pour son équipe.

D'autres organismes se retirent

Le 14 avril, plusieurs associations se joignent au mouvement de dissociation, dont :

  • le CALACS de l’Ouest-de-l’Île,
  • Helem Montréal,
  • Jeunesse Lambda,
  • la Coalition des groupes jeunesse LGBTQ+,
  • et AlterHéros.

Leur grief principal : les liens présumés entre Fierté Montréal et des groupes sionistes.
Simon Gamache réfute ces allégations, rappelant que :

  • Fierté ne finance aucune organisation israélienne,
  • le festival accueille à la fois des groupes juifs queer et des groupes propalestiniens,
  • et que sa mission est de donner la parole aux voix queer, indépendamment des affiliations religieuses ou politiques.

Wild Pride : une alternative radicale

Dans ce contexte naît Wild Pride Montreal, un nouveau festival se voulant plus engagé, anticorporatif et intersectionnel.
Ses objectifs :

  • « reprendre possession de la Fierté »,
  • dénoncer le pinkwashing et la récupération institutionnelle,
  • affirmer une solidarité explicite avec les peuples colonisés, notamment palestinien.

Le collectif exige :

  • le remplacement du directeur général Simon Gamache,
  • la rupture avec les corporations complices de génocide,
  • et un engagement réel envers les revendications des groupes communautaires.

Lancé via Instagram le 14 avril, le projet reçoit 328 candidatures en deux jours, preuve d’un enthousiasme fort dans la communauté.

Dans ce contexte naît Wild Pride Montreal, un nouveau festival se voulant plus engagé, anticorporatif et intersectionnel.
Ses objectifs :

  • « reprendre possession de la Fierté »,
  • dénoncer le pinkwashing et la récupération institutionnelle,
  • affirmer une solidarité explicite avec les peuples colonisés, notamment palestinien.

Le collectif exige :

  • le remplacement du directeur général Simon Gamache,
  • la rupture avec les corporations complices de génocide,
  • et un engagement réel envers les revendications des groupes communautaires.

Lancé via Instagram le 14 avril, le projet reçoit 328 candidatures en deux jours, preuve d’un enthousiasme fort dans la communauté.

 

Juillet 2023 - Les policiers LGBTQ+ ne pourront pas défiler en uniforme lors de la Fierté à Montréal

Article de Radio-Canada, 28 juillet 2023

En 2023, Fierté Montréal a choisi d’écarter les policiers LGBTQ+ en uniforme de son défilé, par souci de cohérence avec les vécus des communautés marginalisées.
La décision, bien que controversée, s’inscrit dans une logique de priorisation du respect et du traumatisme collectif.
Malgré ce refus, les relations entre Fierté Montréal et le SPVM restent constructives, et les deux parties plaident pour la prévention sociale, la reconstruction de la confiance et une approche communautaire plus structurée à long terme.

Exclusion symbolique des policiers en uniforme

Fierté Montréal a décidé d’interdire aux policiers LGBTQ+ de défiler en uniforme lors du défilé du 13 août 2023.
Le directeur général Simon Gamache justifie cette décision par le malaise exprimé par plusieurs communautés vis-à-vis de la présence policière en tenue officielle, en raison des traumatismes passés et persistants liés à l'oppression policière.

Entre reconnaissance des progrès et respect du vécu

Gamache souligne que, malgré des avancées notables dans certaines communautés, d’autres n’ont toujours pas confiance dans les forces de l’ordre.
Il insiste :

« Quand on travaille dans l'inclusion, il faut y aller avec le vécu des gens. »

Il rappelle que cette tension n’est pas propre à Montréal : d'autres villes dans le monde font face au même débat, et la participation policière en uniforme reste un enjeu récurrent et sensible dans les événements de Fierté.

Un dialogue préservé entre Fierté et le SPVM

Malgré la décision, les relations entre Fierté Montréal et le SPVM sont qualifiées d’excellentes.
Le chef de police Fady Dagher, invité lui aussi à l’émission Tout un matin, affirme vouloir rebâtir la confiance avec toutes les communautés, notamment via un programme d’immersion communautaire lancé récemment.

Cependant, Dagher regrette le sentiment d’exclusion ressenti par les policiers LGBTQ+ eux-mêmes, qui se voient refusés malgré leur double appartenance :

« On est une minorité visible comme policiers, et en plus, on nous rejette. »

Prévention sociale et critiques du tout-à-la-police

La discussion aborde également les problèmes sociaux du Village, exacerbés ces dernières années.
Dagher affirme que la police ne peut pas tout régler seule et déplore le manque de ressources en amont. Il critique le rôle de “fourre-tout” imposé aux forces de l’ordre dans la gestion de crises sociales, de santé mentale et de précarité :

« Les policiers deviennent les magiciens de tous les problèmes sociaux. »

Gamache partage ce constat. Il réclame un financement structurel et récurrent pour les 140 organismes communautaires présents pendant la Fierté, souvent à bout de souffle et sous-financés malgré leur expertise.

 

Août 2022 - Les policiers du SPVM écartés du défilé de Fierté Montréal

Article de Étienne Paré, Le Devoir - 6 août 2022

Fierté Montréal a décidé d’exclure le SPVM de son défilé 2022, invoquant un souci de cohérence avec les luttes de communautés encore méfiantes envers les corps policiers.
Si le SPVM affirme vouloir améliorer ses relations avec les communautés LGBTQ+, l’organisation estime que le travail de réparation n’est pas encore achevé. La porte reste toutefois ouverte à une éventuelle participation future des forces de l’ordre, lorsque la confiance sera restaurée.

Exclusion du SPVM du défilé de Fierté Montréal

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été exclu du défilé de Fierté Montréal de 2022. L’organisation estime que les corps policiers ont encore du travail à faire en matière d’inclusivité, et que leur participation en uniforme pourrait heurter certaines communautés toujours marquées par un passé de violences et discriminations policières.

Une décision assumée mais difficile

Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal, reconnaît que cette décision a pu décevoir des policiers LGBTQ+ qui souhaitaient défiler pour symboliser les progrès réalisés. Néanmoins, l’organisation a maintenu sa position, affirmant qu’elle représente toutes les communautés queer, y compris celles historiquement victimes de brutalité ou de profilage policier.

Les références incluent :

  • les descentes policières dans les bars gais de Montréal jusqu’aux années 1990,
  • le profilage racial, encore aujourd’hui un sujet de préoccupation.

Excuses et réconciliation en cours

En 2017, le SPVM et la Ville de Montréal ont présenté des excuses officielles pour les descentes passées.
Lors d’une cérémonie récente où un drapeau arc-en-ciel a été hissé devant le siège du SPVM, la directrice par intérim Sophie Roy a renouvelé ces excuses et exprimé la volonté de poursuivre un chemin de réconciliation.

Fierté Montréal était présente à cette cérémonie, mais estime que ce geste symbolique n’est pas encore suffisant.

Réaction du SPVM

Par communiqué, le SPVM a exprimé son respect de la décision, tout en reconnaissant qu’il reste des efforts à faire. Il souligne :

  • un dialogue constant avec les communautés LGBTQ2+,
  • des formations de sensibilisation aux réalités queer offertes à ses agents depuis un an,
  • et l’espoir d’une meilleure confiance mutuelle à l’avenir.

Un cas loin d’être isolé au Canada

Montréal n’est pas la seule ville à avoir écarté les forces de l’ordre de ses marches de la Fierté :

  • À Toronto et Edmonton, policiers et militaires ont aussi été interdits de parade en uniforme ces dernières années.
  • À Montréal, cependant, les Forces armées canadiennes seront bien présentes au défilé, aux côtés de plus d’une centaine d’entreprises et d’organismes ainsi que de représentants politiques.