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| Claire B. | Actualités lesbiennes

Mégenrage et deadnaming : LinkedIn efface une protection essentielle de sa politique anti-haine

(Temps de lecture: 1 - 2 minutes)

Mégenrage et deadnaming : LinkedIn efface une protection essentielle de sa politique anti-haine

LinkedIn a discrètement supprimé, dans ses règles d’utilisation, la référence explicite interdisant le mégenrage et le deadnaming à l’égard des personnes transgenres.

Le mégenrage consiste à désigner une personne trans par le genre qui lui a été attribué à la naissance plutôt que par celui avec lequel elle s’identifie. Le deadnaming correspond au fait d’utiliser le prénom de naissance d’une personne trans plutôt que celui qu’elle a choisi.

Jusqu’ici, la section « Contenus haineux ou dénigrants » des Professional Community Policies de LinkedIn listait ces pratiques comme exemples de comportements prohibés. Selon l’ONG Open Terms Archive, qui archive publiquement les versions successives des conditions d’utilisation des grandes plateformes, cette mention a été retirée le 28 juillet.

Désormais, la politique de LinkedIn continue de qualifier de haineux tout « contenu qui attaque, dénigre, intimide, déshumanise, incite ou menace de haine, de violence ou de discrimination » en raison de critères tels que la race, l’origine nationale, le genre, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, la religion ou le handicap. Mais la référence explicite au mégenrage et au deadnaming a disparu.

Réactions des associations LGBTQ+

Pour GLAAD, organisation de défense des droits LGBTQ+, cette suppression constitue « une décision ouvertement anti-LGBTQ » qui devrait « alarmer tout le monde ». Dans une déclaration à The Advocate, un porte-parole a dénoncé :

« Après Meta et YouTube plus tôt cette année, encore une plateforme choisit d’adopter une approche frileuse pour complaire aux idéologues politiques anti-LGBTQ, au détriment de la sécurité des utilisateurs. »

De son côté, LinkedIn, propriété de Microsoft, assure que le mégenrage reste interdit sur sa plateforme au titre de sa politique de lutte contre le harcèlement :

« Nous mettons régulièrement nos règles à jour. Les attaques ou intimidations visant une personne en raison de son identité, y compris le mégenrage, ne sont pas autorisées », a déclaré un porte-parole, rappelant que « l’identité de genre » demeure une caractéristique protégée dans les règles officielles.

En janvier 2025, Meta (maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp) avait déjà suscité une vive polémique en modifiant sa politique sur les discours haineux, permettant notamment aux utilisateurs de qualifier les personnes LGBTQ+ de « malades mentaux » en raison de leur orientation sexuelle.