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| Audrey | Actualités lesbiennes

Être homosexuel en Turquie : est-ce illégal et est-il sûr d’y voyager ?

(Temps de lecture: 2 - 4 minutes)

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La Turquie est une destination extrêmement populaire, à la fois pour les vacances et pour des soins médicaux à moindre coût, comme la dentisterie ou la chirurgie de perte de poids. Mais la question se pose : la Turquie est-elle un pays sûr pour les personnes LGBTQ+ et est-il illégal d’y être homosexuel ?

Premièrement, les relations entre personnes de même sexe ainsi que le fait d’être queer ou trans, ne sont pas illégaux en Turquie. Toutefois, le pays ne propose aucune protection juridique contre la discrimination dans l’emploi, l’éducation, le logement ou les soins de santé.

Le mariage et les partenariats civils entre personnes du même sexe ne sont pas reconnus et, en général, le pays reste très conservateur. En dehors des grandes villes, les attitudes envers la communauté LGBTQ+ peuvent être négatives – et même les centres urbains ne sont pas forcément des havres de tolérance.

Sommaire

Attitudes sociales et risques pour les couples LGBTQ+

Selon Intrepid Travel, les couples homosexuels doivent éviter les démonstrations d’affection en public, car s’embrasser est mal vu pour tous les couples, mais représente un risque particulier pour les couples de même sexe.

La violence et la discrimination ouverte, qu’elles viennent de l’État ou de citoyens turcs, ne sont pas rares. Les personnes LGBTQ+ subissent de plus en plus d’accusations "d’incitation à la haine" ou "d’atteinte à la moralité publique".

Situation des droits humains et répression

D’après Human Rights Watch, la Turquie traverse une crise croissante des droits humains, qui ne concerne pas uniquement les droits LGBTQ+.

Après les manifestations anti-gouvernementales de 2013, le président Recep Tayyip Erdoğan a imposé des restrictions à la presse et aux réseaux sociaux, stoppant la candidature du pays à l’Union européenne. Une tentative de coup d’État en 2016 a conduit à l’instauration d’un état d’urgence, permettant de limiter encore davantage les libertés civiles.

La Marche des Fiertés d’Istanbul a été interdite en 2015 et les deux années suivantes, avec des interventions policières violentes et de nombreuses arrestations. En 2017, Ankara a interdit tout événement lié aux droits LGBTQ+, invoquant un besoin de "paix et de sécurité".

En 2021, l’ancien ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu a qualifié des étudiants manifestants de "pervers LGBTQ+". Erdoğan lui-même a affirmé qu’il ne serait "jamais pro-LGBT", déclarant que "la famille est sacrée" et que "LGBT ne doit pas émerger dans ce pays".

Violence en ligne et discriminations

Une étude du groupe de défense KAOS GL révèle que 90 % des personnes LGBTQ+ en Turquie sont régulièrement victimes de violences numériques.

Même si aucune loi nationale ne criminalise explicitement la communauté, le climat reste très hostile.

Témoignages de voyageurs LGBTQ+ confrontés à des discriminations

Certains estiment que les touristes LGBTQ+ ne rencontreraient pas forcément les mêmes difficultés que les citoyens turcs. Pourtant, les faits montrent le contraire :

  • En 2024, un touriste portugais a affirmé avoir été arrêté et emprisonné 20 jours à Istanbul parce qu’il "avait l’air gay", alors qu’il se trouvait près d’une marche non autorisée.

  • En 2021, un hôtel de Bodrum a refusé la réservation de deux hommes partageant une chambre.

  • En 2018, Fabien Azoulay, un Français juif et homosexuel, a été condamné à 16 ans de prison pour avoir acheté une petite quantité de GBL, sans savoir que la substance venait d’être interdite. En prison, il a été agressé, battu et brûlé à l’eau bouillante par d’autres détenus. Il a été libéré en 2021.

Conseils pour voyager en Turquie en tant que personne LGBTQ+

Le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) britannique déconseille actuellement de voyager dans certaines régions de Turquie, que l’on soit LGBTQ+ ou non.

Pour les voyageurs LGBTQ+, il est fortement recommandé de souscrire une assurance voyage, couvrant les urgences médicales, annulations et assistance d’urgence. Attention toutefois : si vous vous rendez dans une zone déconseillée par le FCDO, votre assurance pourrait être invalidée et le personnel consulaire ne pourra pas vous y assister.