Une militante féministe arrêtée au Maroc pour avoir porté un t-shirt « Allah est lesbienne »
Ibtissame Lachgar aurait été arrêtée à cause de ce t-shirt (@IbtissameBetty)
Les autorités marocaines auraient arrêté une militante féministe et défenseure des droits humains de premier plan pour avoir porté un t-shirt portant le slogan « Allah est lesbienne ».
Ibtissame Lachgar, psychologue du développement engagée sur les questions liées aux femmes et aux personnes LGBTQ+, a été placée en détention dimanche 10 août, selon un communiqué du tribunal de première instance de Rabat.
Dans un message publié sur X/Twitter le 31 juillet, où on la voit porter le t-shirt, Lachgar écrivait :
Au Maroc, je me promène avec des t-shirts portant des messages contre les religions, l’islam, etc. Vous nous épuisez avec votre hypocrisie, vos accusations. Oui, l’islam, comme toute idéologie religieuse, est fasciste, phallocratique et misogyne.
Cette publication a suscité une violente réaction en ligne. Dimanche, Lachgar a écrit sur sa page Facebook qu’elle avait reçu trois jours de « cyberharcèlement, des milliers de menaces de viol et de mort, des appels au lynchage et à la lapidation », à cause d’un « t-shirt avec un slogan féministe connu (détourné) ».
Un communiqué attribué au parquet indique :
À la suite de la publication par une femme d’une photo sur son compte de réseau social, la montrant portant un t-shirt avec des phrases offensantes envers le divin, accompagnée d’une légende insultant l’islam, le procureur a ordonné une enquête.
En raison de l’urgence de l’affaire, la personne a été placée en garde à vue conformément à la loi.
Le Maroc dispose de lois sur le blasphème qui criminalisent toute critique de l’islam, avec des peines pouvant inclure des peines de prison.
La National Secular Society (NSS) a appelé à la libération immédiate de Lachgar. Megan Manson, responsable des campagnes, a déclaré :
Les lois sur le blasphème n’ont leur place nulle part. La liberté d’expression doit inclure la liberté de critiquer la religion, même si cela implique d’offenser les convictions religieuses.
Nous demandons que Lachgar soit libérée sans inculpation et que le Maroc mette fin à ses lois draconiennes sur le blasphème.
Selon la NSS, Lachgar doit intervenir à FiLiA2025, une conférence féministe qui se tiendra à Brighton en octobre.
Lisa Marie Taylor, directrice générale de FiLiA, a également demandé la libération rapide de Lachgar, déclarant à la NSS : « Nous sommes fières de donner la parole à des femmes qui disent la vérité au pouvoir, y compris à celles qui remettent en question et critiquent la religion, car c’est fondamentalement une question féministe.
Réduire au silence les femmes pour "blasphème" constitue une violation de leurs droits humains et une atteinte à la liberté des femmes de penser, de s’exprimer et de vivre sans crainte.
Source : Pinknews
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Amélie N.
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