Post-apocalypse - Arkham 1 - d'Alexandra Mac Kargan

Un post apocalyptique avec une romance lesbienne atypique en colonne vertébrale et une aventure digne de nouvelles « amazones ».

Ce premier tome vous emmène au cœur d’un clan d’Amazones de ce monde post-apocalyptique, entre enfer et paradis. En lutte permanente contre les royaumes féodaux qui les entourent, elles défendent leur indépendance bec et ongles. Une duologie (terminée) qui ne vous laissera pas indifférente. La rencontre de Volodia et Kidjia ne paraît pas vraiment propice à une romance. Et pourtant…

Les thèmes

Une société matriarcale, composée exclusivement de femmes, voilà ce que défendent Samara et ses consœurs. Lesbiennes et fières de l’être, elles forment des couples forts et solides, charismatiques, qui sont un atout majeur dans leurs luttes au quotidien.

Ce monde cruel laisse des traces sur les individus, des traumatismes avec lesquels ils doivent survivre. Arkham, c’est aussi une histoire de résilience, d’acceptation de ses failles et de l’aide des êtres aimés au sens large.

Le décor

Mille ans plus tôt, une apocalypse, dont personne ne sait plus rien, a dévasté la terre. Les grands et riches de ce monde se sont regroupés dans une ville surprotégée. Les Élites, c’est leur nom désormais, accaparent toutes les richesses et la technologie qui a survécu aux années obscures. Ici et là, se sont reformés des royaumes féodaux, qui guerroient régulièrement pour quelques terres de plus avec leurs voisins. Ils craignent les Amazones pour leur réputation de guerrières sanguinaires et rêvent de les anéantir. Ils se préparent pour.

L’intrigue

J’hésite. La romance ? L’aventure ? À vrai dire, les deux sont intimement imbriquées. Volodia a été élevée à la cour de Kuyrman, avec d’autres orphelines, afin d’épouser un seigneur quelconque. C’est pour son roi le moyen d’agrandir son territoire et de lier des alliances à moindres frais, parce que son grand dessein est de récupérer le territoire des Amazones. Volodia ne l’entend pas de cette oreille ! Les Amazones sont les ennemies du roi ? Elles sont donc les seules à pouvoir la protéger ! Peu importe ce qu’elle devra souffrir pour les rejoindre et s’en faire accepter : elle a choisi son destin. À travers les épreuves qu’elle subit, nous apprenons à connaître les Amazones, leurs luttes, leurs bonheurs, leurs craintes. Et que dire de la mystérieuse Kidjia ? Son passé est obscur. Elle se paraît plus dure que le diamant. Entre naïveté et lucidité, Volodia a décidé de lui faire confiance… pour le pire et le meilleur !

Mon avis

Quel bonheur d’être immergée dans cette société matriarcale ! Les passions y sont exacerbées, comme décuplées par l’époque et le contexte. J’ai aimé suivre ces femmes qui se battent pour leurs convictions, pour rester indépendantes face à des hommes agressifs et bornés. Ce monde n’est pas fait de bisounours, c’est un fait. Et pourtant… Mention spéciale à Volodia pour sa volonté de fer malgré son jeune âge. Elle sait ce qu’elle veut et s’en donne les moyens. On a envie de la protéger. De Kidjia parfois. Parlons-en d’ailleurs de cette Amazone noire ! Dangereuse, sulfureuse… et pleine de surprises ! Il faut dire que l’auteur n’a pas son pareil pour nous faire découvrir en quelques mots des protagonistes attachants et complexes. Même les rôles secondaires ! Chacun a sa place et son utilité dans l’histoire.

Mention spéciale pour l’utilisation des trois voix. J’adore les récits à la première personne, ils permettent de s’immerger plus facilement dans la tête d’un personnage et dans l’histoire par contagion. Ici, on a Volodia, Kidjia mais aussi Samara, la reine des Amazones. Si les deux premiers sont un plus pour vivre la romance intensément, le 3^e nous permet d’avoir un point de vue plus général sur les enjeux politiques et de découvrir une autre facette de la vie intime des Amazones mais je n’en dirai pas plus…

L’écriture à la première personne a aussi une influence sur le style en lui-même : l’écriture est fluide, dynamique, incisive. Rien d’alambiqué, tout coule de source et nous embarque avec les protagonistes dans cette aventure haute en couleur. Elle nous permet aussi de découvrir ce nouveau monde via les yeux des personnages et donc sans description lourde et fastidieuse. La description dans l’action, j’adore !

Je m’en vais de ce pas dévorer le tome 2 ! J’ai hâte de vivre de nouveau avec elles mais aussi de savoir comment elles vont se sortir de cette guerre larvée qui paraît ne jamais devoir finir. Impatiente aussi de voir comment va évoluer la romance…

Pour aller plus loin

Arkham est un monde dur. La « civilisation » telle qu’on la connaît a volé en éclat. Les hommes y ont soumis la plupart des femmes qui n’ont plus droit au chapitre. Le clan des « Amazones » est un refuge pour qui le mérite. Parce que ces femmes-là aussi sont par la force des choses devenues des guerrières âpres et pas faciles d’accès. Leur dureté apparente est leur bouclier pour survivre.

Finalement, n’est-ce pas ce que, nous lesbiennes, nous vivons aussi tous les jours ? Sortir du placard, certes, mais se protéger aussi. Notre fierté est notre armure. Notre volonté nous permet d’exister dans ce monde qui n’est pas fait pour nous. Alors, oui, il y a eu des avancées ces dernières années. Mais rien n’est acquis et les luttes pour combattre l’invisibilité, le harcèlement, la stupidité, sont toujours d’actualité ! Nous sommes toutes des Amazones !

Le résumé

Une romance inattendue, une lutte pour la liberté, deux fils rouges pour un récit haletant ! Un millénaire, ou presque, s’est écoulé depuis « l’Effondrement ». Tant de connaissances et de savoir ont été perdus que la majorité ignore même comment l’ancienne civilisation a disparu. De cet « Ancien Monde », la population ne connaît plus que des ruines, quelques mots, des objets très convoités. Car « Les Élites », les descendants d’une coalition de puissants, se sont accaparé l’essentiel des ressources pour préserver leur confort. Centrés sur leurs luttes pour le pouvoir suprême, ils ont laissé la population à la merci de bandes armées. Les siècles se sont écoulés dans un monde sans pitié. La loi du plus fort a fait émerger des royaumes, comparables à l’ancien système féodal. À présent, le roi de Kuyrman noue des alliances avec ses voisins grâce à des mariages arrangés. C’est ce qui attend Volodia, une jeune fille élevée à la cour pour satisfaire les exigences de son roi. Refusant ce destin, elle s’échappe avec l’idée de rejoindre les terribles Amazones, des barbares sanguinaires et esclavagistes. Volodia a-t-elle fait la plus terrible erreur de sa jeune vie ? Sa rencontre avec la sombre Kidjia marquera-t-elle le début d’un destin plus sombre encore ?

Si ce roman vous intéresse, voici les liens pour vous le procurer :

• Format numérique sur le site de l'éditeur
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