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| Anaïs Dujardin | Arts et Culture

Les deux amies, l'exploration de l'art lesbien

(Temps de lecture: 2 - 3 minutes)

Si vous le voulez bien, nous allons continuer notre série sur « Les deux amies » consacrée à l’art lesbien.

Après Le Sommeil de Gustave Courbet et Les deux amies (1) nous allons continuer en nous avançant dans l’histoire de l’art.

Les tableaux que nous vous avons présentés dans ce dernier article, étaient, « révolutionnaires » si nous pouvons nous exprimer ainsi, car hautement sulfureux. L’arrivée au pouvoir de Bonaparte va marquer un coup d’arrêt aux œuvres des Lagrenée, Greuze et autres Boilly peignant des scènes lesbiennes sans aucun fard. Ce n’est certes pas la Restauration avec les deux derniers Bourbons et encore moins le régime bourgeois et moraliste de Louis-Philippe qui vont arranger les choses. Il faudra attendre la période « libérale » du Second Empire pour voir arriver un tableau tel que  Le Sommeil  de Courbet. Encore que celui-ci, à l’instar du très fameux « L’origine du monde » (une vulve de femme dans tous ses détails), est resté caché. L’avènement de la IIIe République, la modeste libéralisation des mœurs vont accepter les tableaux de Toulouse-Lautrec. En particulier, ceux qui illustrent des lesbiennes.

Toulouse-Lautrec

Il est connu que ce peintre (1864 – 1901) souffrait de pycnodysostose qui lui donnait un aspect proche du nanisme. Du coup, peu séduisant, il a trouvé refuge dans l’amour facile des maisons closes. Cela a été une source d’inspiration. Comme réponse inconsciente à son infirmité, les danseuses du célèbre French cancan, mais également les artistes de cirque, ont été également des sujets récurrents dans son œuvre. L’affiche de la célèbre danseuse La Goulue en est l’exemple parfait.

Prostitution et lesbianisme

C’est sans doute le plus célèbre des clichés sur les bordels du XIXe siècle, mais hélas, la plus stricte vérité : très souvent, dégoûtées des hommes pour lesquels elles s’avilissaient, beaucoup de prostituées des maisons closes trouvaient refuge dans les amitiés féminines et souvent dans l’homosexualité. Toulouse-Lautrec ne serait pas un témoin privilégié du monde de la galanterie organisée s’il ne s’était pas également inspiré des amours saphiques.

À partir de 1892, il va peindre plusieurs tableaux ou dessins colorés, véritables « instantanés » de la complicité amoureuse entre lesbiennes. A posteriori, les exégètes de Toulouse-Lautrec les ont classés en « séries ».

Toutes ces œuvres ne sont pas érotiques en elles-mêmes, mais se caractérisent par une profonde sensualité. Il n’est pas vain de dire que le regard de ces femmes exprime d’une manière saisissante la paix que leur procurent ces instants « entre elles ».

Les deux amies

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Dans le lit

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On peut également ajouter à ces tableaux, « Le divan de Rolande » d’une facture tout à fait particulière pour Toulouse-Lautrec.

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Bien entendu, il serait vain, voire inconvenant de résumer l’œuvre de Henri de Toulouse-Lautrec à ces quelques images de prostituées et de prostituées homosexuelles. Il est cependant un témoin privilégié de la vie sociale de cette IIIe République commençante.

Voilà, nous espérons que ce troisième volet consacré à l’art lesbien vous a plu et nous vous donnons rendez-vous pour une nouvelle aventure.

 

Anaïs et Sébastien