Charlie Kirk parlait des « tireurs trans » quelques instants avant d’être abattu

Le militant et fondateur de Turning Point USA, Charlie Kirk, évoquait une théorie autour des tireurs trans au moment même où il a été mortellement abattu.

Âgé de 31 ans, connu pour son militantisme en faveur des armes à feu et ses positions anti-LGBTQ+ – il a été atteint à la gorge par une balle alors qu’il donnait une conférence à l’université Utah Valley, mercredi 10 septembre. Il aurait été tué par un unique tir provenant du toit d’un bâtiment universitaire voisin.

Charlie Kirk animait son fameux débat « Prove Me Wrong », où des étudiants sont invités à contester ses opinions politiques, lorsqu’un coup de feu a retenti.

Quelques secondes avant la fusillade, il répondait à une question sur le nombre de personnes trans impliquées dans des fusillades de masse, un sujet devenu central dans les discours conservateurs depuis la fusillade récente de Minneapolis.

« Savez-vous combien d’Américains transgenres ont été auteurs de fusillades de masse au cours des dix dernières années ? » 

« Beaucoup trop », répond Kirk.

L’étudiant enchaîne avec une seconde question : « Savez-vous combien de fusillades de masse il y a eu en Amérique au cours des dix dernières années ? »

« Avec ou sans la violence de gangs ? » rétorque Kirk.

Un coup de feu éclate alors. Kirk bascule en arrière sur sa chaise et s’effondre.

On entend les cris des étudiants venus assister à l’événement en plein air. Les images montrent des personnes se baisser ou fuir la scène dans la panique.

Ces derniers mois, la théorie selon laquelle les personnes trans – qui représentent environ 0,6 % de la population américaine – seraient plus susceptibles de commettre des violences comme les fusillades de masse, a gagné en popularité chez les conservateurs, malgré de nombreuses réfutations.

Les données de The Violence Project (qui recense plus de 190 fusillades de masse depuis 1966) montrent que ce sont les hommes cisgenres, et non les personnes trans, qui constituent la quasi-totalité des auteurs : 97 % des tireurs publics de masse.

D’autres données issues du Gun Violence Archive, qui définit une fusillade de masse comme impliquant au moins quatre victimes blessées ou tuées (hors tireur), indiquent que « les personnes trans auraient dû être responsables d’au moins 16 fusillades de masse depuis 2018 ». Pourtant, « il n’existe que trois cas possibles cités par les conservateurs », rappelait le journaliste Glenn Kessler du Washington Post en mars 2023.

Cette théorie a été relayée par plusieurs figures de premier plan de la droite, dont Elon Musk, Donald Trump Jr. et Riley Gaines, qui ont diffusé cette désinformation auprès de millions d’abonnés.

La mort de Kirk survient quelques jours après des informations affirmant que l’administration Trump envisageait de retirer aux personnes trans le droit de posséder des armes à feu, en les classant comme « malades mentaux », à la suite de la fusillade de Minneapolis, dans laquelle deux enfants ont été tués et plusieurs personnes blessées.

Le 27 août, vers 8 h 30, Robin Westman, 23 ans – que les autorités croient être trans – a ouvert le feu à travers les vitraux de l’école catholique Annunciation de Minneapolis, tuant Fletcher Merkel et Harper Moyski, âgés de 8 et 10 ans, alors que les élèves participaient à une rentrée en service religieux. Westman s’est ensuite donné la mort sur place avec son fusil de chasse.

Selon CNN, des sources proches de l’administration ont affirmé que des responsables du département de la Justice discutaient d’interdire la détention d’armes aux personnes trans « pour s’assurer que les individus atteints de dysphorie de genre, instables et souffrant de troubles, ne puissent obtenir d’armes à feu ».

Limiter l’accès aux armes pour n’importe quel Américain constitue depuis toujours une ligne rouge pour les conservateurs, le deuxième amendement stipulant que « le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas enfreint ».

Charlie Kirk s’exprimait dans le cadre de son « American Comeback Tour » lorsqu’il a été abattu.

De nombreux hommages ont afflué dans les heures qui ont suivi, venant de personnalités de la droite.

Le président Donald Trump l’a qualifié de « véritable grand patriote américain » et a ordonné que les drapeaux soient mis en berne en son honneur.

« Personne ne comprenait ni n’avait le cœur de la jeunesse américaine mieux que Charlie », a écrit Trump sur sa plateforme Truth Social. « Il était aimé et admiré de tous, en particulier de moi, et désormais, il n’est plus parmi nous. »

La police a qualifié la fusillade d’« attaque ciblée » contre Kirk. Le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, a parlé d’« assassinat politique ».

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