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| Kyrian Malone | Arts et Culture

"The Girlfriend" la série avec une Robin Wright lesbienne ?

(Temps de lecture: 3 - 5 minutes)

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« Si vous entendiez ma version de l’histoire, vous verriez les choses autrement »,

C'est ce que déclare Laura, le personnage de Robin Wright, dans la bande-annonce du nouveau thriller psychosexuel The Girlfriend. Et voilà deux jours que j'envoie à tous mes contacts le lien vers Amazon Prime pour qu'elles regardent cette nouvelle série avec une actrice que j'ai imaginé dans plusieurs romans, donc "Madame la Présidente" co-écrit avec Charlie Moon.

A noter que Robin Wright est à la fois l’actrice principale, la réalisatrice et productrice exécutive de la série.

Attention spoiler...

La série repose entièrement sur ce postulat, et plus précisément sur deux points de vue radicalement opposés qui se confrontent autour des mêmes événements à chaque épisode.

  • Laura : la mère
  • Cherry : la belle-fille

Et c'est là le génie de cette série:  elle nous montre que ce qu'on voit n'est qu'une version subjective de la réalité et dès la fin du premier épisode on se demande : qui croire ?

« Je suis ravie de réaliser et de jouer dans ce thriller psychologique délicieusement sombre, plein de rebondissements et de surprises dans l’évolution des personnages, et de travailler avec des acteurs aussi talentueux qu’Olivia et Laurie, ainsi qu’avec une distribution et une équipe extraordinaires… c’est très excitant ! »

Robin Wright, star de House of Cards, incarne donc Laura, une commissaire d’art londonienne immensément riche. La somptueuse maison qu’elle partage avec son mari Howard (Waleed Zuaiter) et son fils naïf, Danny (Laurie Davidson), propose tout le confort et le luxe de leur style de vie : piscine, sauna et d’une galerie faisant aussi office de bureau. Dès le premier épisode, on la voit chahuter avec son fils dans la piscine, puis partager un moment dans le sauna.

Robin Wright lesbienne

Très vite, on comprend que ce duo mère-fils est très proche. Trop proche, diront certains. Alors, quand Cherry (Olivia Cooke), une agente immobilière aussi belle qu’énigmatique, devient la petite amie de Danny, Laura se montre immédiatement méfiante. Ou du moins, c’est ainsi que Cherry présente les choses lorsque son point de vue est déroulé à l'écran.

The Girlfriend, adaptation libre du roman éponyme de Michelle Frances, se découpe donc entre les deux perspectives féminines. Chaque épisode alterne les points de vue avec un claquement d’écran où s’inscrivent en lettres rouges sang « LAURA » ou « CHERRY ».

D’une certaine façon, chacune détient une part de vérité : oui, Laura a bien renversé de la sauce piquante sur Cherry lors de leur première rencontre, et oui, Cherry a frappé ce type au visage, ce que Laura a vu. Mais chaque regard, chaque geste, chaque remarque est interprété différemment selon l’œil à travers lequel on observe la scène. Et c'est toute l'originalité de la série. Ce qu'on voit est-il réel ?

Pour Laura, Cherry est une menteuse aux poings d’acier, qui cache peut-être un secret d’ampleur mafieuse et veut dépouiller son fils. Pour Cherry, Laura est une belle-mère glaciale, envahissante, prisonnière d’une fixation freudienne sur son fils. Les deux visions sont peut-être vraies, ou aucune ne le sont, qui sait ? C'est donc à nous de trancher.

L'idée de départ est étonnamment simple, mais elle ne donne pas la sensation de déjà-vu, un exploit rare à l’ère du streaming où l’on multiplie les projets pour en abandonner la moitié. La tension entre les deux femmes – Robin Wright, avec son regard perçant et cette inclinaison du menton qui dit « je tuerais pour mon fils », face à Olivia Cooke, rusée et implacable – est emballée de manière à la fois haletante et délicieusement excessive. Le mot « addictif » est galvaudé, mais ici, il trouve tout son sens.

The girlfriend, la petite amie, romance lesbienne

Autre atout : The Girlfriend n’est pas une énième histoire où deux femmes se disputent l’attention d’un homme.

Le fils campe un rôle privilégié et presque aveugle à ce qui se trame, mais il n’est qu’un ressort scénaristique permettant à la rivalité entre Cherry et Laura de couver puis d’exploser (les prochains épisodes promettent couteaux brandis, confrontations plaquées contre les murs et ultimatums croustillants). Ce sont deux femmes qui œuvrent dans l’ombre pour imposer leur version des faits, qu’elle soit vraie ou non.

Surtout, The Girlfriend ne se prend pas trop au sérieux. C’est drôle, très drôle, décalé, et Olivia Cooke semble clairement s’amuser dans ce rôle. Sans doute parce qu’elle connaît l’efficacité des récits « choisis ton camp ».

Robin Wright, tout en jouant à fond, a dû aussi assurer la mise en scène. Les deux personnages arrivent avec un lourd bagage narratif : Laura, avec son deuil profond, son mariage ouvert avec Howard et une histoire d’amour lesbienne inachevée ; Cherry, plus opaque, mais dont on apprend qu’elle est la fille d’un boucher issu de la classe ouvrière (détail utile) et qu’elle ne supporte pas les rejets amoureux.

Même Danny a son passé : il a perdu sa virginité avec Brigitte, la fille d’Isabella, confidente de Laura, qu’il considère aujourd’hui comme une sœur. Hum, d’accord…

Heureusement, The Girlfriend assume tous ses sous-entendus, les plus pervers comme les plus absurdes. La série sait qu’elle est un peu dérangée, un peu excessive, mais elle s’avère terriblement addictive. Si vous devez tester un thriller un peu trop théâtral cette année, choisissez celui-ci.

The Girlfriend est disponible dès maintenant sur Prime Video.

La bande annonce

Kyrian Malone

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