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| Amélie N. | Actualités lesbiennes

Les femmes hétérosexuelles doivent-elles tirer des leçons du sexe lesbien ?

(Temps de lecture: 3 - 5 minutes)

Les femmes hétérosexuelles peuvent tirer des leçons du sexe lesbien

A la suite d'un repas avec plusieurs amies hétérosexuelles, nous avons parlé "orgasmes" et la plupart d'entre elles se plaignaient de ne pas systématiquement ressentir de jouissance avec leur compagnon, me demandant si de mon côté, le sexe lesbien était agréable. La réponse était évidente pour moi.

C'est donc après avoir fait quelques recherches comparatives entre le sexe lesbien et le sexe hétéro, que j'ai décidé de vous proposer ce court article. Après tout, le sexe et l'orgasme est un sujet qui nous concerne toutes !

Le fait est que de nombreuses études ont montré que les couples de lesbiennes ont des rapports sexuels de meilleure qualité que leurs homologues hétérosexuelles : les lesbiennes ont plus d'orgasmes pendant les rapports avec leur partenaire que les femmes hétérosexuelles, et les lesbiennes trouvent les rapports sexuels plus agréables dans l'ensemble.

Le dernier rapport en date a révélé un fossé conséquent en matière d'orgasmes entre les femmes hétérosexuelles et les lesbiennes et ce rapport a été réalisé par des chercheurs de plusieurs universités américaines. Ces derniers ont sollicité des participantes et plus de 24000 femmes hétérosexuelles ont répondu, ainsi que 340 lesbiennes. C'est une bonne proportion de la population en général.

L'appariement démographique a permis d'obtenir un échantillon final de 2510 femmes hétérosexuelles et 283 lesbiennes, âgées de 18 à 65 ans, qui étaient dans une relation suivie et ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avec un partenaire au cours du mois précédent.

Les lesbiennes ont signalé une probabilité significativement plus élevée d'atteindre l'orgasme.

Mais une question se pose...

L'orgasme féminin : Tout est dans la tête ?

Pendant des décennies, les chercheurs dans le domaine de la sexualité et le public ont supposé les femmes étaient plus complexes que les hommes sur le plan émotionnel et que des bouleversements mineurs pouvaient nuire à leurs capacités à atteindre l'orgasme. Les femmes hétérosexuelles ont également tendance à croire que leurs difficultés à atteindre l'orgasme lors de rapports sexuels avec un partenaire en disent long sur elles et sur leur état psychologique.

Des chercheurs de l'université de Valparaiso, dans l'Indiana, semblent avoir confirmé cette théorie quand ils ont demandé à 452 femmes pourquoi elles avaient du mal à jouir.

La liste des raisons étaient éloquentes :

  • anxiété,
  • douleur,
  • mauvaise auto-lubrification,
  • problèmes d'image corporelle,
  • hygiène des partenaires laissant parfois à désirer...

Si ces raisons se justifient, elles n'expliquent pourtant pas cette différence d'atteindre la jouissance entre femmes hétérosexuelles et lesbiennes. Après tout, les lesbiennes aussi souffrent d'anxiété, de douleurs, de sécheresses vaginales, de mauvaise image d'elles-mêmes ou de problème d'hygiène...
Des données plus récentes sur l'acte sexuel lesbien semblent démontrer que les femmes, quel que soit leur orientation sexuelle, n'ont pas une propension innée à ne pas aimer le sexe ou à le trouver moins agréable.

Donc la question qui se pose est la suivante : si les femmes hétérosexuelles peuvent apprécier le sexe autant que leurs homologues lesbiennes, pourquoi ne le font-elles pas ? Et si la réponse se résumait en un point : le savoir faire du ou de la partenaire ?

L'orgasme féminin ou pourquoi stimuler les bonnes parties

Tout le monde le sait... La plupart des hommes et des femmes s'initient à la sexualité non pas en cours de biologie, mais à travers le porno. Et quel est le message prépondérant de l'acte sexuel en pornographie : l'acte prend fin quand ces messieurs éjaculent. Tout tourne autour des pénis. Les vagins prit d'assaut ne sont malheureusement que des "moyens". (Un bel héritage du monde patriarcal)

Résultat, nombres de jeunes adultes n'ont aucune idée des mécanisme de l'organe sexuel féminin, y compris les femmes elles-mêmes !

Depuis le début du millénaire, plusieurs sexologues se sont détournés de l'étude microscopique de la psychologie féminine pour analyser les moindres détails de l'amour entre partenaires. Ils ont découvert que la capacité des femmes à avoir des orgasmes n'est pas sous-jacente à leur complexité émotionnelle mais dépend en grande partie des caresses érotiques de leur partenaire.

Ce que leurs amant.e.s font - ou ne font pas - au lit explique en grande partie les raisons pour lesquelles autant de femmes hétérosexuelles ont moins d'orgasmes que les femmes lesbiennes.

Des chercheurs australiens ont interrogé 5118 hommes et femmes hétérosexuels âgés de 16 à 59 ans, puis leur ont demandé de décrire le toucher génital qu'ils avaient reçu lors de leur dernier jeu avec leur partenaire - et s'ils avaient joui. Chez les hommes, la probabilité d'atteindre l'orgasme ne variait que légèrement en fonction du type de contact génital reçu. En revanche, chez les femmes, la probabilité d'atteindre l'orgasme variait considérablement en fonction des types de caresses génitales reçues : rapports sexuels uniquement - 50 % ; massage vulvocubital, doigté et rapports sexuels - 71 % ; massage vulvocubital, doigté, rapports sexuels et cunnilingus - 86 %.

Des chercheurs de l'université Chapman en Californie du Sud ont analysé les orgasmes de 52588 adultes américains. Les lesbiennes ont déclaré avoir joui dans 86 % des rencontres, contre 65 % seulement pour les femmes hétérosexuelles.

C'est dramatique vous ne trouvez pas ?

Les lesbiennes s'embrassaient davantage, se massaient mutuellement tout le corps et recevaient plus de massages de la vulve, de doigtés et de cunnilingus.

Avis aux femmes hétérosexuelles : les rapports sexuels ne stimulent pas beaucoup le clitoris, même s'ils sont prolongés avec un énorme pénis, mais le massage du clitoris et le cunnilingus le font.

Vous savez quoi dire à ces messieurs ou ce qu'il vous reste à faire s'ils ne vous satisfont pas ;)

Source : Psychology Today